J'ai reçu ce texte de Jean-Pierre Gagnon, qui se présente comme pédagogue et écrivain. Qu'en pensez-vous?
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"Le 6 décembre 1989, à l'École Polytechnique de Montréal, des jeunes femmes étaient victimes d'un tireur fou. Geste grave et douloureux, que toute personne sensée, le moindrement équilibrée, déplorera sans aucune hésitation. Ce qui est toutefois inquiétant, c'est la récupération morbide et annuelle de ce triste événement par certains mouvements minoritaires de femmes, très habiles dans l'art de la dramatisation. Marc Lépine était un malade, toute la science psychanalytique l'a amplement démontré. Il a projeté son mal de vivre, sa tragédie intérieure, sur d'innocentes victimes, c'est une conclusion médicale incontournable.
Profiter de cette pathologie pour soutenir une idéologie est carrément inacceptable. Utiliser les morts, le drame des familles concernées afin de justifier des opinions, des conclusions boiteuses, relève de la pire des démagogies. Car, ne l'oublions pas, derrière les shows médiatiques et les slogans pompeux, se cachent un message pervers: violence du mâle et pureté de l'âme féminine.
Certaines féministes qui, heureusement, parlent de plus en plus au nom d'une minorité restreinte, tentent par tous les moyens d'ignorer, de masquer la violence de leur sexe en attribuant au sexe opposé toutes les malédictions de la planète. Drapées du manteau de la pauvre victime, elles oublient, sciemment ou par ignorance, de se regarder avec humilité dans le miroir de l'Histoire. L'Histoire est riche de violence féminine! Tout historien sérieux en conviendra et n'hésitera pas à fournir une multitude de preuves qui vont dans ce sens.
Un exemple? Le nazisme. Cette horrible barbarie a fait des millions de morts, d'handicapés et d'orphelins. Or, que nous dit l'éminente historienne Anna Maria Sigmund dans son plus récent ouvrage LES FEMMES DU IIIe REICH, paru en avril 2004 aux éditions JC Lattès?
Je cite l'endos de l'ouvrage:
«Beaucoup de livres ont été consacrés au nazisme, mais l'on sait moins à quel point les femmes en furent les pivots. Paradoxalement, et à l'opposé de l'idéal national-socialiste du grillon domestique au fourneau, elles jouèrent souvent un rôle clef dans la pratique politique et sociale du régime.
Hitler, porté démocratiquement au pouvoir grâce à l'appui massif du vote féminin, fut aussi propulsé mondainement par quelques femmes mécènes et artistes. Par la suite, il s'entoura de femmes capables, chacune à sa façon, «amazones» actives ou muses cachées, de participer au rayonnement du nazisme. (.) S'appuyant sur de nombreuses sources issues d'archives longtemps fermées, l'auteur retrace leur situation réelle et leur importance symbolique dans le système de terreur nazi et dévoile un aspect inédit de cette page noire de notre siècle.».
Admettez qu'il y a de quoi s'interroger sur la pureté féminine tant vantée par nos tribuns féministes! Une femme, une chercheuse, une historienne membre du respectable Institut autrichien de recherches historiques, ose, avec une honnêteté intellectuelle et une rigueur scientifique indiscutable, imputer en grande partie, à des femmes, une des pires barbaries de l'Histoire.
Le mal, que ça plaise ou non, appartient à la nature humaine. Marc Lépine en est un triste exemple tout comme ces femmes qui, dans l'ombre, ont largement participé aux ravages nazis. On pourrait aussi parler des massacres au Rwanda perpétrés pas seulement par des hommes, mais aussi par de nombreuses femmes.
Je me demande dans quelle mesure l'intensité avec laquelle certaines féministes dénoncent la violence masculine ne sert-elle pas, en fait, qu'à voiler leur propre violence. Violence subtile, zigzagante, sous-terraine, violence redoutable car difficilement détectable."
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Je souligne que ce texte a été publié dans le cadre des Lettres ouvertes de L'Après-rupture, un groupe masculiniste.