L'Amérique a toujours été obsédée par les enfants. Dans La Tentation de l'innocence, l'essayiste français Pascal Bruckner prend d'ailleurs un malin plaisir à ridiculiser l'amour immodéré que les Américains éprouvent pour leur progéniture. "Les bébés sont des dieux en modèle réduit, déplore-t-il. L'impérialisme poupon ne connaît plus de bornes, les petits messieurs et demoiselles nous régentent en bavettes et layettes! Leurs moindres niaiseries sont vénérées comme un trésor de profondeur…"
Que notre écrivain se console: les choses changent, et à toute vitesse. Malheureusement, comme c'est souvent le cas, on est en train de passer d'un extrême à l'autre. Après la bébéfolie débilitante, place à la bébéphobie!
La première attaque a été lancée par Elinor Burkett. Dans The Baby Boon: How Family-Friendly America Cheats the Childless, un pamphlet qui a fait beaucoup de vagues lors de sa parution, cette Américaine affirme que les adultes sans enfants souffrent de discrimination! "Qui travaille le soir et la fin de semaine? Les employés qui n'ont pas d'enfants. Ceux qui en ont, eux, peuvent arriver au boulot après tout le monde et partir avant tout le monde. Ils ont toujours de bonnes raisons de s'absenter: des problèmes de gardienne, le match de soccer du petit, la cadette qui a la fièvre… On devrait nous dédommager financièrement pour toutes les fois où nous devons faire le travail à leur place!"
Ça vous choque? Vous n'avez encore rien lu. Selon Elinor Burkett, les congés de maternité accordés aux femmes qui viennent d'accoucher sont beaucoup trop longs. "Après tout, les nouveau-nés passent leur temps à dormir, lance-t-elle. Leur mère n'a pas besoin d'être là: n'importe quel corps chaud ferait l'affaire…"
Elinor Burkett n'est pas la seule à en avoir ras le pompon des poupons. Les associations regroupant des adultes sans enfants poussent comme des champignons. No Kidding, l'une des plus importantes, comprend 44 sections dans toute l'Amérique du Nord. Certains de ces groupes servent de club de rencontre ("Homme blanc détestant les mômes cherche femme stérile"), tandis que d'autres militent activement pour défendre les droits de leurs membres. "Pourquoi la plupart des programmes d'assurance-maladie privilégient-ils les parents?" a demandé Jerry Steinberg, fondateur de No Kidding, à une journaliste. "Et pourquoi les gouvernements accordent-ils des avantages fiscaux aux contribuables qui ont des enfants?"
La fièvre a même traversé l'Atlantique. Dans la (très sérieuse) revue anglaise The Economist, un éditorialiste a écrit que les restaurants et les compagnies aériennes devraient créer des zones réservées aux enfants! "Placez tous les enfants à l'arrière de l'avion. Et au lieu de leur permettre de voyager à tarif réduit ou gratuitement pour les nourrissons (ce qui encourage les parents à emmener partout leurs sales garnements), on devrait obliger leurs géniteurs à payer un supplément ou des taxes. Les passagers pourraient demander des places "sans enfants" comme ils exigent déjà des places "non-fumeurs"."
Pourquoi pas des vols sans enfants, tant qu'à y être?
Dans une pub de Toyota diffusée il y a quelque temps, un homme se demandait s'il devait: a) trouver une blonde; b) adopter un chien; c) avoir un enfant; ou d) s'acheter une nouvelle bagnole. Toutes ces décisions s'équivalaient, selon lui.
C'est exactement l'idéologie qui se cache derrière le mouvement "anti-enfants". Les enfants sont perçus comme de simples produits de consommation.
Des objets encombrants qui coûtent trop cher et qui se démodent vite.
Belle mentalité…
A bas les enfants?
Vous avez tous déjà été des enfants pour votre information…Vous auriez aimé vous faire abattre? Que serait aujourd’hui votre petit cul égocentrique si on vous avait abattu? Les enfants sont l’avenir de l’humanité au cas ou vous l’auriez oublié…
Non mais, ‘faut-tu’ être malade pour titrer un article de la sorte!!?