Un Internaute, Michel Marceau, m'a fait parvenir ce texte hyper intéressant de Libération. On y apprend que la branche française du célèbre ONG Médecins Sans Frontière a annoncé qu'elle refusait d'accepter de nouveaux dons pour aider les victimes du tsunami en Asie. La raison? Ils ont reçus suffisamment d'argent pour cette cause, et ils aimeraient maintenant que leurs donateurs aident d'autres régions du globe, comme le Darfour, par exemple.
Inutile de dire que cette décision fait beaucoup jaser.
Voici le texte de Libé:
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L'organisation humanitaire Médecins Sans Frontière n'encaissera plus les dons sur l'urgence humanitaire en Asie «par honnêteté vis à vis des donateurs».
Pierre Salignon, le directeur général de MSF qui a reçu plus de 40 millions d'euros (4 millions pour la seule section française), explique: «Nous avons un devoir de transparence vis à vis de nos donateurs. Ces sommes nous ont permis de lancer des opérations très importantes sur le terrain, et nous avons besoin du soutien de nos donateurs pour d'autres crises oubliées, telles le Darfour ou la RDC. (…) Ce n'est pas une décision simple, on sait qu'elle peut être incomprise».
Pour l'organisation, cette décision est une première du genre. «Cela peut paraître complètement à contre-courant de l'atmosphère de mobilisation générale mais c'est une question d'honnêteté: nous ne voulons pas continuer à solliciter le public pour des opérations qui sont déjà financées», a expliqué lundi Pierre Salignon dans une interview publiée sur le site Internet de MSF. MSF a envoyé au total une quarantaine de secouristes en Indonésie et au Sri Lanka, les deux pays les plus touchés par la catastrophe. Les opérations de l'organisation concernent la première phase d'urgence, mais les sommes récoltées permettent aussi de préparer des opérations à plus long terme, a précisé son directeur général qui souligne qu'il ne s'agit en aucun cas de faire un appel à la suspension générale des dons pour l'Asie. Cela ne concerne que MSF».
«Sur le fond, c'est une décision louable», a déclaré à l'AFP Frank Hourdeau, un responsable d'Action contre la Faim (ACF). «Mais c'est un message un peu abrupt, cela laisse penser que la plupart des associations n'ont plus besoin d'argent, or ce n'est pas du tout le cas». «Si une ONG considère qu'elle ne sera pas en mesure d'utiliser les surplus (de dons) et qu'elle le dit à ses donateurs, estime de son côté la présidente de Médecins du Monde, Françoise Jeanson, c'est éthique et c'est faire preuve de courage. Maintenant, c'est le cas de MSF, pas celui de toutes les ONG, et un message de ce type-là doit être bien expliqué». Se disant quant à lui «surpris par ce geste un peu inédit», Daniel Verger, directeur de l'action internationale au Secours catholique/Caritas France, a estimé que l'élan de générosité devait continuer. «Ce genre de message peut brouiller la perception de l'urgence», a-t-on estimé à Handicap International.