Vous connaissez sûrement tous Sans frontière, l'excellente émission d'actualité internationale diffusée sur les ondes de la première chaîne de la radio de Radio-Canada, du lundi au vendredi de 17 h 30 à 18 h 30.
Ce soir, l'animateur de Sans Frontière, Jean Dussault, parlait justement de ce qu'on pourrait appeler «la surenchère d'aide» destinée aux pays touchés par le tsunami.
De dire Dussault, si tous les camions de pompiers se précipitent pour éteindre le même incendie, on se retrouvera avec deux problèmes. Un, il y aura un embouteillage; et deux, les autres incendies qui font rage dans d'autres parties du globe (et il y en a beaucoup, que l'on pense au Congo, où il y a eu trois millions de morts dans l'indifférence quasi générale) continueront de faire des milliers de victimes. Bref, n'y a-t-il pas lieu de se poser des questions sur la façon dont nous tentons de régler cette crise?
L'aide internationale est en train de ressembler à un concours («celui qui pisse le plus loin», de dire Dussault, avec son sarcasme habituel): «Mon organisme (ou ma province, ou mon pays) a récolté deux millions de dollars en dons. Et le tien, il en a récolté combien?»
De dire un invité de Jean Dussault, qui a longtemps milité pour Médecins sans frontière: «Les victimes de désastres naturels sont des victimes pures, alors que les victimes de guerres civiles nous paraissent toujours – à tort, bien sûr – responsables de ce qui leur arrive. Voilà pourquoi la catastrophe qui a frappé l'Asie émeut autant l'opinion internationale.»
Pour cet invité, le temps est peut-être venu d'être moins émotif, et un peu plus rationnel, dans la façon dont nous gérons l'aide internationale.
Bref, une émission à écouter absolument, si la question vous intéresse.
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