Voici un message intéressant provenant d'un Internaute, DANIEL GAGNON:
«La rareté de travailleurs peut justifier le salaire d'un employé. On doit aussi décider collectivement ce qu'on est prêt à donner à un travailleur du secteur public, et non laisser les syndicaleux décider pour nous.
Prenons par exemple le conflit à la SAQ.
Les syndicats nous ont répété sans relâche que la population ne devait pas franchir les piquets, par principe. Pourtant, un conflit de travail est une discussion à laquelle peut participer la population et prendre parti pour un côté comme pour l'autre, surtout si l'employeur en question est une société publique.
Les syndicats ont tenté de nous «brainwasher». Or, pourquoi les travailleurs devraient-ils toujours avoir raison dans un conflit de travail? J'aimerais bien voir les syndicaleux faire autant de propagande contre Wal-Mart qu'ils en ont fait contre la SAQ.
Se battent-ils vraiment pour les travailleurs? Un syndicat aussi puissant dans le secteur public a pour effet d'accélérer la privatisation, et cette conséquence sera mauvaise non seulement pour les travailleurs, mais pour chacun de nous.
Parlons morale, puisqu'il en est question.
Il y a deux ans, j'ai travaillé à la STM pendant l'été. C'était un emploi étudiant. J'avais un salaire horaire de 19,60 $. J'étais payé pour huit heures de travail par jour, mais en fait, j'en travaillais rarement plus que quatre.
Là-bas, j'ai appris à "gérer mon temps".
Je bossais dans le garage Frontenac. Bob, mon superviseur, nous indiquait les autobus les plus confortables pour faire la sieste l'après-midi, les vieux "25 000", qu'ils les appelait, avec de longues banquettes en vinyle bleu.
À titre d'employé d'entretien, on nettoyait des autobus – jamais plus que 3 par jour, comme c'était prévu dans la convention. Cela, même si ça ne prend qu'une heure quinze minutes pour nettoyer un autobus, en botchant un peu. Suffit de "gérer son temps".
Ca peut paraître un peu laxiste comme méthode, mais comme le gareur du garage m'a expliqué, il méritait ce travail parce qu'il avait "trimmé dur toute sa vie".
Quand nos excuses pour ne pas avoir de torchon entre les mains semblaient trop bidons, le contremaître nous affectait à d'autres tâches. Par exemple, passer la moppe, sous la supervision d'un plus vieux (bien sûr).
Premier judicieux conseil du plus vieux: Si tu prends une nouvelle moppe, faut la laisser tremper au moins 45 minutes avant de s'en servir. Résultat: on grillant une cigarette et on regardait la moppe tremper.
Chaque fois que je passe devant le Tim Horton's de la rue Ontario, et que j'y vois un bus stationné, je pense à Bob qui avait judicieusement trouvé le moyen de s'épargner 10 minutes de marche en allant chercher son café en utilisant un de NOS autobus à 400 000 $!!!
Je me pose aussi la question: notre société a-t-elle les moyens de faire vivre des gens de cette façon?
Effectivement, il n'y a pas de sot métier, on a autant besoin de travailleurs de services que de chercheurs, de philosophes ou de médecins. Mais à l'heure où l'on coupe 103 millions de dollars en éducation, pourquoi doit-on en plus se faire harceler par des syndicats qui veulent toujours donner plus à des titulaires d'un diplôme de secondaire 5?
Le message de ces corporations syndicales est clair: "Lâchez l'école et venez conduire un truck de la ville, on va vous donner le gros salaire!"
Personnellement, ca me fait chier…