SARA ANNE-LEBLANC:
"Franchement! Je suis une étudiante en voie de compléter son baccalauréat, j'ai 23 ans et je n'ai aucune difficulté à écrire sans faire de fautes. Je trouve ce débat tellement ridicule, mais en même temps vraiment actuel car, si certaines personnes de ma génération n'ont aucune difficulté à se débrouiller avec la langue française, il en est tout autre pour la plupart.
Je suis correctrice pour des professeurs à l'université et je lis de nombreuses copies non pas bourrées, mais bien saturées de fautes, à tel point que ça devient illisible. Ce qu'il faut se demander alors, c'est pourquoi certains n'ont pas "pris le train" de l'orthographe, du lexique et de la grammaire, alors que d'autres s'en sortent fort bien, malgré que tous soient issus du même système d'éducation.
Une petite question d'effort, peut-être?"
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CAROLINE RODGERS:
"Les fautes d'orthographe sont devenues une vraie plaie. Or, chacun met la faute sur le système scolaire, ce qui est une excuse de paresseux. Je dis à ces personnes: où étiez-vous pendant qu'on vous enseignait le français? Présents d'esprit ou juste de corps? En train de penser à votre dîner ou à votre chum? Au fond, est-ce que maîtriser votre langue maternelle vous intéresse vraiment, ou vous aimez mieux manifester?
Les étudiants font autant de fautes entre autres parce qu'ils ne lisent pas assez, tout simplement. Le cerveau doit voir et revoir plusieurs fois les mots pour les mémoriser photographiquement. Lire est la meilleure façon de faire cette mémorisation sans que ce soit pénible. Or, c'est la responsabilité de chacun de lire, et non celle de l'école.
De plus, c'est la responsabilité de chacun de prendre la peine de mémoriser les règles de grammaire les plus fondamentales.
Il est faux de prétendre qu'on ne leur enseigne pas: ce sont eux qui ne se donnent pas la peine de les étudier quand vient le temps de le faire. Et pourtant, ils obtiennent quand même leur diplôme…
D'ailleurs les étudiants en enseignement font eux-mêmes beaucoup de fautes, qu'ils enseigneront ensuite à leurs élèves en écrivant au tableau.
Lorsque mon fils était au primaire, je recevais parfois des lettres de ses professeurs avec au moins deux ou trois fautes. Quand les profs eux-mêmes font des fautes, on est rendus bien bas!"
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CHRISTIANE ROCHON:
"Alors que j'étais étudiante au bac en communication à l'UQÀM, j'ai été témoin d'un truc qui m'a scié les jambes.
On discutait du plan de cours (avant de l'accepter démocratiquement, UQÀM oblige). Le prof souligne que pour les travaux écrits, il enlèverait jusqu'à 15 % des points pour les fautes d'orthographe. Ça a soulevé un tollé inimaginable.
Les étudiants poussaient les hauts cris, protestaient contre une telle injustice. L'excuse qui m'a le plus frappée: "Chu pas ici pour écrire, chu ici pour communiquer. On n'est pas en études littéraires, man."
Communiquer, dans la tête des jeunes, c'est gueuler plus fort que tout le monde. Apparemment, l'écriture s'est perdue comme forme de communication et mes collègues étudiants ne voyaient pas le ridicule absolu de leurs interventions.
Il y a sans doute une part de vrai dans ce que dit l'étudiante en échange aux Pays-Bas. Ayant moi-même fait mon secondaire avec les Soeurs de la Charité d'Ottawa, j'ai pu recevoir un enseignement rigoureux. Ce n'est malheureusement plus la norme aujourd'hui. Mais tout blâmer sur le système scolaire est vachement réducteur: ce sont aux parents de mettre des livres dans les mains de leurs enfants, car c'est en lisant qu'on apprend à écrire.
C'est aussi aux parents de souligner l'importance d'une langue écrite parfaitement quand ils aident les enfants dans leurs devoirs.
L'école a des manquements, mais les parents aussi. Quand on est élevé dans une famille où les livres sont inexistants, on ne peut pas apprendre l'amour de la langue."
Je sui FRANCOFONE et non FRANCOGRAF. Je me sousi plus de ma LANG ke de ma MIN.
Une norm sinpl é présiz d’ortograf fonétik, s’ê posible.
La révolusion de l’ortograf ê déjà komansé é êl se propaj à la vitês d’un virus -> http://www.ortograf.net