Jeff Fillion et moi, même combat?

J'ai reçu ce courriel d'Alexandra Serre:

«Dire que Lise Payette est une conne, vraiment, c'est tomber bien bas, monsieur Martineau. Que vous ne soyez pas d'accord avec ses propos, soit. Mais l'insulter publiquement de la sorte? Expliquez-moi donc quelle différence il y a au juste entre vous et Jeff Fillion? Il traîte les femmes qu'il méprise de plottes, vous les traitez de connes. C'est du pareil au même. Le con et la plotte désignent la même partie de l'anatomie féminine.»

Ce qu'il y a de différent entre Jeff Fillion et moi, madame, est bien simple.

Jeff Fillion peut traiter n'importe qui de con: Sophie Chiasson, moi, le premier ministre du Québec, même sa mère, je n'y vois aucun problème. Quand on traite quelqu'un de con, on s'adresse à ses idées.

Jeff Fillion va plus loin. Il attaque PERSONNELLEMENT les gens. Qu'il dise que Sophie Chiasson est une conne, je m'en balance. Il y a plein de gens qui me trouvent cons et qui le disent (et l'écrivent) haut et fort.
Je suis parfaitement capable de vivre avec ça. Si je n'étais pas capable, j'arrêterais d'écrire des chroniques et j'irais vendre des souliers chez Pitt. Comme disent les Anglais: «If you can't stand the heat, get out of the kitchen.»

Mais lorsque Fillion attaque la vie privée des gens, leurs habitudes de vie, même leur vie sexuelle (comme il l'a fait avec Sophie Chiasson), désolé, la coupe déborde. C'est du harcèlement.

Oui, je trouve Lise Payette conne. Comme Pierre Falardeau me trouve con. Mais je n'ai rien dit, et je ne dirai jamais rien, sur sa vie privée.

Ce n'est pas elle que j'insulte. C'est sa pensée. Parce que je trouve que sa pensée insulte les hommes, tous les hommes.

Je trouve Lise Payette conne, comme je trouve tous les misogynes cons.

Pour ce qui est de l'emploi du terme "con", désolé, ce n'est pas moi qui l'ait inventé, c'est dans le dictionnaire. Si ça peut vous faire plaisir, la prochaine fois, je dirai que Lise Payette est une graine.