Une autre donnée intéressante, tirée du livre 50 Facts That Should Change The World (Icon Books):
Le citoyen britannique moyen est capté par une caméra 300 fois par jour.
Si la statistique concerne les Britanniques, c'est parce que le livre est publié en Angleterre. Mais cette statistique pourrait grosso modo s'appliquer à tous les autres citoyens vivant dans des grosses villes.
L'Angleterre, dit l'auteure du livre, est le pays le plus surveillé au monde. On y dénombre plus de 3 millions de caméra de surveillance – dont 250 à la seule station de métro Waterloo!
Il y a des caméras pour surveiller les voleurs, les revendeurs de drogues, les terroristes… Sans oublier les mini-caméras que les parents installent dans leur maison pour surveiller leur nanny. Bref, George Orwell serait content.
Le hic, c'est que selon les experts, l'installation de caméras ne diminue aucunement la criminalité.
On n'a qu'à regarder ce qui se passe à la station Berri, à Montréal. La police a installé des caméras de surveillance devant la station de métro pour encourager les revendeurs de drogues à quitter le quartier. Or, l'impact de ce système est nul. Chaque fois que je passe devant la station, je vois des pushers. Il y en a autant qu'avant! Ils se cachent derrière les poutres de ciment de la station, tournent le dos à la caméra ou font leur deal quelques mètres plus loin… Bref, ça n'a strictement rien changé.
Le Département de Justice américain a d'ailleurs déjà publié un rapport sur le sujet. Conclusion: «L'installation de caméras de surveillance ne diminue aucunement le crime. Car c'est bien beau, installer des dizaines de milliers de caméras aux quatre coins du pays, mais pour que le système fonctionne, il faut que des surveillants regardent ce que ces caméras captent – et ce, 24 heures par jour, 7 jours par semaine! Or, toutes les études le disent: après 20 minutes passées devant un moniteur, notre attention s'évapore, et l'on se met à rêvasser…» Il y a même des flics qui utilisent ces caméras pour zyeuter les filles, et faire de jolis zooms sur leur cul.
Au lendemain des attaques du 11 septembre, le gouvernerment Bush a voté le Patriot Act, qui permet à l'État d'écouter librement les conversations téléphoniques des citoyens américains, de lire leur correspondance électronique et même de surveiller leurs allées et venues sur le Net. Les librairies et les bibliothèques du pays doivent aussi dévoiler la liste complète des bouquins que leurs clients ont loués ou achetés au cours des dernières années.
Bref, bonjour la vie privée!
La peur d'un autre attentat justifie-t-elle ces mesures?
«Vous n'avez rien à craindre si vous n'avez rien à cacher», disent les défenseurs du Patriot Act. Belle mentalité.
«Hé, chéri, je vais te faire suivre par un détective privé dès que tu mets le pied hors de la maison, mais ne t'en fais pas, tu n'as rien à craindre si tu n'as rien à cacher.»
Pas sûr que vous aimeriez ça, hein?