MATHIEU POIRIER:
"Je suis à la fois un automobiliste, un piéton, un cycliste et un usager du transport en commun. Je suis tout à fait au courant que le code de la route et les lois s'appliquent pour chacune de ces facettes de ma personnalité.
Toutefois, le cycliste en moi ne peut s'empêcher de protester à chaque année lorsque vous vous acharnez encore une fois sur nous. Il est vrai qu'en théorie, un vélo est un véhicule au même titre qu'une automobile, un camion ou une moto. Le problème, c'est que personne ne nous traite comme tel.
J'essaie d'être un cycliste responsable et soucieux des lois autant que possible, surtout que je dois donner l'exemple à ma jeune fille qui m'accompagne souvent sur le siège d'enfant. Mais c'est plutôt difficile.
Quand je roule dans une rue sans piste cyclable (ce qui est malheureusement le cas 90 % du temps) à 30 km/h, les automobilistes me klaxonnent pour que je me tasse de leur chemin, me forçant à rouler sur le trottoir ou dans la gravelle.
Si je veux tourner à gauche à une lumière et que je me place dans la voie de gauche avec les voitures en attendant le feu vert, j'ai toujours à subir les regards méprisants des rois de la route (les automobilistes), quand on ne m'envoie tout simplement pas chier.
J'ai de nombreux autres exemples, mais ils vont tous dans le même sens. Les cyclistes ne sont pas aimés, que l'on applique le règlement ou non. Nous sommes nuisibles d'une manière ou d'une autre, du moins c'est comme cela que l'on se fait sentir.
J'utilise le vélo pour aller à mon travail pour plusieurs raisons: l'économie d'argent, me tenir en forme, profiter du grand air et réduire ma production de gaz polluants. Malheureusement, c'est très difficile de se motiver à continuer à le faire lorsque les urbanistes pensent à nous en dernier.
À Longueuil, où je réside, comme à Montréal, où je travaille, les sentiers cyclistes sont de vraies blagues.
Elles ne semblent être là que pour donner bonne conscience aux contribuables et aux fonctionnaires municipaux, car elles ne correspondent aucunement aux besoins des cyclistes et sont la plupart du temps placées à des endroits ni stratégiques ni facilement accessibles.
Je possède également une voiture, qui reste malgré moi mon moyen de transport principal. Je comprends donc très bien la frustration des automobilistes de voir des cyclistes braver les lois et la sécurité, mais je tiens à préciser que si les infrastructures routières tenaient un peu plus compte des usagers du vélo, ils n'auraient pas à le faire."
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GENEVIÈVE MARLEAU:
"Ah le printemps! Les gars reluquent les filles dont les jupes ont racourci, les oiseaux font leur nid, Montréal est plus sale que jamais… et Richard Martineau fait sa petite sortie annuelle contre les vélos!
Comme je le dis souvent: "Martineau, c'est mon chroniqueur préféré, faudrait juste qu'il aime les vélos et ce serait parfait!"
Effectivement, il y a beaucoup de cyclo-cons. Mais c'est d'abord et avant tout parce qu' ils sont cons, non parce qu'ils sont cyclistes! Longue vie aux vélos et courte vie aux cons, peu importe leur moyen de transport!
Un vélo en plus, c'est un SUV en moins.
Et en passant, si un cycliste (ca vaut aussi pour les piétons) veut rester en vie, il a avantage à ne pas suivre les règlements du code de la route."
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GUILLAUME LOIGNON:
"Une enquête, réalisée par la Société, révèle que plus d'un conducteur sur deux ne respecte pas les limites de vitesse. Des statistiques du ministère des Transports corroborent ces résultats en indiquant que 77 % des conducteurs de véhicules de promenade excèdent les limites de vitesse en ville, 64 % sur les routes principales et 75 % sur les autoroutes."
(Voir la source)
En ville, 77 % des automobilistes violent les limites de vitesse. Et ça c'est seulement un règlement, il y en a tout plein dans le code! Donc au maximum, et seulement compte tenu de cette règle, il n'y a que 23 % des automobilistes qui respectent le code routier.
C'est très peu.
Bien entendu, même s'ils roulent en fou, les gentils automobilistes savent que si un individu manifeste, ne serait-ce que très subtilement, le désir de s'engager sur un passage piétonnier, ils doivent immobiliser leur véhicule (selon l'article 329).
Ils savent aussi qu'ils n'ont pas le droit de tourner si la trajectoire du véhicule entrave le passage de piétons et les cyclistes qui profitent à ce moment du 'ti bonhomme blanc (selon l'article 349).
Les conducteurs respectent parfaitement la ligne d'arrêt, car ils savent bien que les dépasser forcerait des piétons et les cyclistes à circuler dans une voie où des véhicules roulent à grande vitesse (en vertu de l'article 359).
Ils savent que les cyclistes doivent rouler dans la rue et non sur le trottoir, et acceptent de partager la route. Ainsi, jamais les automobilistes ne vont dépasser un vélo alors que l'espace est trop étroit pour permettre à celui-ci de rouler librement (tel que le prescrit l'article 341).
Bien sûr, les automobilistes font tout ça…
Comme vous dites: j'espère que vous imprimerez ma chronique et que vous la collerez sur votre dash."
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THOMAS FORGET:
"Je suis tous à fait d'accord avec votre point de vue au sujet du code de la route en ce qui concerne les cyclistes, mais si l'on demande que les cyclistes le suivent, il faudrait également que les automobilistes le suivent également.
Selon le code de la route, les piétons ont priorité, notamment aux coins de rue et aux feux de circulation.
J'ai eu la chance de travailler dans d'autres provinces canadiennes et j'ai été surpris de voir qu'ils le suivent bien. Notamment en Nouvelle-Écosse où les autos s'arrêtent quand tu attends à un passage pour piétons. J'ai même vu des véhicules qui s'arrétaient lorsque je voulais traverser la rue à un endroit non désigné.
J'ai vraiment eu un choc culturel si l'on peut dire cela, ayant été élevé au Québec, j'ai appris à regarder des deux côtés de la rue et à ne traverser la rue que lorsque qu'il n'y avait pas de voitures. Mais rendu à Halifax, je pouvais me permettre de ne même pas regarder."