JACQUES BLANCHETTE:
"Je suis tout à fait d'accord pour que l'on donne des contraventions aux cyclistes comme aux automobilistes, mais je pense que cela ferait émerger quelques problèmes. Les cyclistes n'ont pas les mêmes obligations réglementaires et légales que les automobilistes: pas de plaque d'immatriculation, pas d'assurance obligatoire, pas de permis de conduire, etc.
Dans ces conditions, comment faire pour donner une contravention à un cycliste sans papiers, conduisant un véhicule non-identifié? Comment se faire indemniser suite à une collision par un cycliste qui n'a aucune assurance personnelle ou autre?
Dans ces conditions, je pense qu'il est faux de prétendre que les vélos sont soumis aux mêmes règles que les autos. Il faudrait ou ajuster la réglementation, ou trouver autre chose pour discipliner les cyclistes comme des campagnes de sensibilisation comme en fait avec succès la SAAQ pour l'automobile.
Il y a toujours d'autres solutions que la répression souvent inefficace si elle n'a pas les moyens de ses ambitions."
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MARYSE POTHIER:
"Ben voyons, mononc Richard!
Ben oui, j'ai déjà vu ça moi, des policiers donner des contraventions sur la piste cyclable de la rue Brébeuf! Les cyclistes qui avaient traversé le boulevard Saint-Joseph au feu rouge ont eu des contraventions.
Il y a quelques années, une de mes collègues de travail avait, à l'instar d'une dizaine d'autres, traversé la rue Rachel au feu rouge. Elle a non seulement eu une contravention mais aussi deux points de démérite sur son permis de conduire.
Je suis cycliste du mois d'avril au mois de novembre et piétonne le reste de l'année. Je ne grille pas les feux rouges, je ne fais pas d'excess de vitesse, je fais mes arrêts et je roule la plupart du temps sur la piste cyclable.
Des malotrus, des inconscients, des dangereux, il y en a chez les cyclistes, chez les piétons et chez les automobilistes. Des gens qui "placottent" en plein milieu de la piste cyclable, j'en vois souvent. Des piétons qui traversent au feu rouge alors que c'est vert pour moi, j'en vois souvent. Des automobilistes qui tournent sans clignoter ou qui roulent trop vite, j'en vois souvent.
J'ai à deux reprises au cours des dernière années failli me faire écraser par une personne en SUV qui parlait au cellulaire et qui n'avait pas vu que le feu était rouge!
Le problème n'est pas nécessairement les cyclistes. Le problème c'est qu'on vit dans une société où les gens ne pensent pas aux autres. C'est chacun pour soit, au plus fort la poche.
Mais il y a aussi des cyclistes, des piétons et des automobilistes courtois, respectueux et conscients des autres. Faut juste se donner la peine de les remarquer!"
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FRANCIS VIDAL:
"Je conduis à Montréal depuis 15 ans et je n'ai jamais eu de contravention. Je roule à 60-70km/h et plus sur les grandes artère (st-denis, papineau, st-joseph, ect), je ne m'arrète jamais avant la ligne d'arrêt au coin de rue, je n'ai remarqué les traverses piétonnière qu'après avoir vu l'émission des Francs-tireurs sur le sujet et je ne les respecte toujours pas, je ne porte pas ma ceinture de sécurité en tout temps, je fais mes stop a l'américaine, ect, ect.
Et je le répète, JE N'AI JAMAIS EU DE CONTRAVENTION.
Alors fais pas le con avec l'acharnement policier envers les automobilistes. Je roule a vélo comme en auto, parce que oui, je prends mon vélo pour allez au travail et j'ai été courrier au centre-ville un an. À Montréal, PERSONNE ne respecte les réglements les plus élémentaires du code de la route, en auto, en vélo, à pied ou en patins à roulettes.
C'est même dangereux de le faire. Roule à 70km/h sur l'autoroute Ville Marie ou à 50km/h sur Notre-Dame, pour le fun…"
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CAROLINE RODGERS:
"Ça me fait enrager quand je lis de la part d'une de vos lectrices: "Les cyclistes ont avantage à ne pas respecter le code de la route s'ils veulent rester en vie." Quelle philosophie intelligente!
L'an dernier, un de mes amis chauffeur d'autobus a tué un cycliste, sans le vouloir, évidemment.
Le cycliste roulait à une vitesse folle avec un baladeur sur les oreilles et il a traversé une intersection importante sur le feu rouge sans jamais prendre la peine de regarder si des véhicules s'en venaient. Or, justement, un véhicule approchait, et à bonne vitesse puisque c'était dans le bas d'une côte: c'était un autobus de plusieurs tonnes sur son élan.
Le gars et son fichu vélo ont été complètement écrabouillés, l'autobus leur a passé sur le corps à un tel point que le vélo est resté coincé tout tordu au travers des roues arrières. Je ne vous dit pas l'état du gars.
Mon ami se sent coupable d'avoir tué ce type, même s'il n'y est vraiment pour rien. Il a failli en faire une dépression. Et vous savez quoi? Je parie que le gars était le genre à faire des fingers aux autos!
Moi même qui conduit des autobus, j'ai failli en tuer un, une fois. Il a voulu me dépasser par la droite dans une intersection en descendant une côte à toute vitesse alors que j'amorçais un virage à droite. (En passant, il roulait sur le trottoir…)
Je suppose qu'il allait trop vite pour voir que j'avais mis mon clignotant.
Il a rebondi dans la porte de l'autobus. Je le revois encore, voler dans les airs comme une poupée de chiffon. C'est une image qui ne s'oublie pas.
Le gars a été chanceux de rebondir sur la pelouse au lieu d'être pris dans les roues de mon autobus. Il s'en est tiré avec des bosses et des égratignures. Mais vous savez quoi? Son premier réflexe fut de m'engueuler, comme si c'était MA faute!
Alors moi, vous savez, les cyclistes qui roulent en fou sur les grandes artères en se croyant immortels, je suis trop polie pour vous dire ce que j'en pense…"