Un courriel intéressant, provenant de PIERRE TESSIER.
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"Une prétendue inquiétude est véhiculée dans les médias concernant le statut précaire de l'homme en 2005. Ça va faire! Un livre de Mathieu-Robert Sauvé (Échecs et mâles) prétend que le mâle québécois est menacé par l'échec et souffre du "mal de vivre". Notre place dans la société serait maintenant fragile et menacée. Un instant, SVP! Remettons les pendules à l'heure.
L'homme version 2005 a vu son rôle évoluer par rapport à celui de son père, aucun doute là-dessus. Personnellement, je crois que nous nous tirons très bien d'affaire.
On a parlé ad nauseam, quand la femme a augmenté sa présence dans les milieux de travail, des pressions "énormes" qu'elle subissait. S'est développé le mythe de la super-woman. Je vois tout autant, sinon plus, de gars tenter, et souvent réussir, à être le superman.
Combien de jeunes femmes professionnelles ou aux études supérieures ont des frigos vides et sont fières de dire qu'elles ne sont pas leur mère? Qu'il ne faut pas qu'on s'attende d'elles qu'elles sachent faire cuire un roastbeef, s'occuper des enfants et de la maison tout en ayant une carrière?
Les hommes modernes par contre n'ont pas encore vu les attentes professionnelles diminuées, mais ont vu les attentes familiales augmenter de façon exponentielle. Et l'on se débrouille pas mal. On sait changer les couches, consoler un enfant qui a de la peine, faire du magret de canard ou du pâté chinois, et on continue à poser la plupart des vis dans la maison, pelleter la terre quand il le faut et déplacer les meubles. Et l'on attend encore souvent de nous que nous grimpions dans l'échelle professionnelle, que nous ramenions un bon salaire.
Les exemples d'homme adaptés à leur rôle actuel pullulent mais certains choisissent de les ignorer. Ouvrons les yeux et posons un regard objectif sur les hommes qui occupent des emplois de leadership dans toute les sphères de la société, tant en affaires, dans les médias, le monde culturel, etc…
Et pourtant, c'est aujourd'hui fréquent de les entendre dire au travail: «Jeudi, je dois quitter plus tôt, ma petite Mathilde fait son spectacle de ballet.»
Les hommes d'aujourd'hui ont réussi à s'adapter aux demandes accrues placées sur eux. Et ils font une place à leur famille de façon sincère et harmonieuse. Les chroniqueurs et columnists font maintenant souvent référence à leurs enfants dans leurs textes. On sent qu'ils sont présents à la maison, que leur rôle de père est partie intégrante du regard qu'ils posent sur la société.
Dans mon milieu (la médecine), on voit constamment des photos des enfants insérées dans les conférences scientifiques, avec un fierté paternelle très impliquée.
On n'a pas besoin de se battre physiquement, on a d'autres batailles à mener. On est encore combatifs et ambitieux. On n'est pas menacé du tout.
L'homme moderne a réussi à trouver un équilibre nouveau. Les femmes et les hommes sont et resteront différents psychologiquement et émotionnellement, Dieu merci. Ce n'est pas nécessaire d'effacer tout ce que l'on est pour faire un peu de place à l'autre.
Et regardons objectivement autour de nous, des exemples d'hommes contemporains, confortables dans leur identité masculine tout en s'épanouissant dans leur travail et dans leur famille, il y en a. Plein."
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Si vous avez aimé ce texte, je vous invite fortement à visiter le blogue de monsieur Tessier (qui est cardiologue le jour, et blogueur le soir!). C'est un blogue personnel intéressant et, ma foi, assez bien foutu. Ses propos sur l'actualité, le cinéma et la bouffe sont toujours intéressants et pertinents.