Ainsi, la Grande Bibliothèque a ouvert ses portes, à grand renfort de tambours et de trompettes. Et fort d'un budget de trois cent gonzilliards de dollars.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, j'ai appris à lire à ma bibliothèque de quartier.
Je viens de Verdun. Mes parents ne lisaient pas. Mais régulièrement, je sautais sur mon vélo et allais à la Bibliothèque publique de Verdun emprunter des bouquins: Agatha Christie, bien sûr, puis Jules Verne et Léon Tolstoï (Guerre et paix).
C'est dans ce bâtiment que j'ai appris à lire et à penser.
Un bâtiment tout petit et fort modeste, mais je m'en foutais comme de l'an 40. Cette bibliothèque avait deux grandes qualités: elle était située près de chez moi, et je pouvais y trouver des livres!
Or, les bibliothèques de quartier, aujourd'hui, sont rachitiques et pauvres comme Job. Pensez-vous que les jeunes de Verdun, de Saint-Eustache ou de Repentigny vont prendre le métro et se rendre jusqu'à la station Berri-UQAM pour emprunter un roman?
Pleeeeease.
Cette biblio est un monument, c'est tout. Un monument qu'une certaine classe (celle de Lise Bissonnette et de ses amis) s'est érigé en hommage à elle-même.
Ça n'encouragera absolument pas les gens à lire davantage… Tout comme l'érection du Stade Olympîque n'a pas encouragé les gens à faire du sport…
Encore une fois, on commence par le haut au lieu de commencer par le bas.