BloguesRichard Martineau

Les amis de la garderie – réactions

ÉRIC TREMBLAY:

"Savez-vous pourquoi vous faîtes autant d'activités avec vos enfants? Parce que vous ne vivez pas 7 jours sur 7 avec eux. C'est simple comme bonjour. Si vous passez plusieurs semaines de suite avec vos filles, vous allez découvrir qu'elles ont un monde bien a eux aussi et que les filles d'aujourd'hui, comme les garçons, passent du temps dans leur chambre à se faire un monde bien à eux.

Mes enfants jouent seuls dans leurs chambres bien souvent et je suis émerveillé de les voir faire ce que moi je faisais voilà 30 ans. C'est la même chose, les mêmes jeux, les mêmes G.I.Joe (ou presque) et les mêmes carambolages avec leurs voitures.

Vous avez juste à ne pas planifier d'activités pour voir ce qu'elles vont faire et vous allez découvrir que vos filles sont comme vous étiez."
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CLAUDE-ANNIE DUBÉ:

"Je suis entièrement en accord avec votre texte. Les parents exagèrent.

Voilà pourquoi, alors que mon fils a 10 ans, et puisqu'il a la chance de vivre dans un quartier qui pullule d'enfants de son âge, il passe sa vie DEHORS. Car il ne faut pas oublier un certain syndrome qui court depuis quelques années, les enfants Nintendo. Les parents s'amusent, un peu, avec leurs enfants et ensuite ils les «ploguent» devant leur tv et s'en lave les mains sous prétexte qu'au moins ils savent où sont leurs enfants.

Il me semble que l'enfance devrait se vivre dehors avec ses amis. Pas dedans avec ses parents. Je suis Parent Secours dans mon quartier, croyez-moi, je les vois régulièrement, les enfants Playstation. Si leurs parents les branchent devant la télé, c'est pas pour leur sécurité, c'est parce qu'ils ne veulent pas faire la «job» pour laquelle ils ont pourtant signé en mettant un enfant au monde.

Il est plus facile de faire un casse-tête avec son mousse – ça prend 15 minutes. Ensuite, allez, va jouer à tes jeux. Plutôt que de surveiller ce qu'ils font avec leurs camarades dehors.

Je viens des basses Laurentides. Le matin, on partait en groupe et souvent, nos parents ne nous voyaient qu'à l'heure des repas.

Moi, en tant que parent, j'ai décidé de ne pas être l'amuseur de mon fils. Il a des copains pour ça. Par contre, je suis toujours dehors à les surveiller, à m'assurer que non seulement ils ne font pas de conneries mais en plus qu'ils sont en sécurité. C'est ça être un parent, ni plus ni moins!"
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CAROLINE RODGERS:

"Je ne veux pas vous décourager, mais le problème de l'ennui et des journées
organisées d'enfer se poursuit à l'adolescence.

Les ados, blasés de la multitude d'activités dont on les abreuve depuis leur naissance, ne se satisfont plus des distractions ordinaires. Il leur faut de plus en plus de sensations fortes. Des films de plus en plus violents. Du sexe de plus en plus jeune.

Idem pour la drogue. Bien des jeunes fument du pot par pur désoeuvrement. Ils fument parce qu'ils s'emmerdent et qu'ils n'ont rien à faire, parce que ça coûte moins cher qu'une journée de planche à neige au Mont Ste-Anne. Parce que ça demande moins d'efforts que d'apprendre à jouer de la guitare. Parce que fumer un joint, c'est devenu un banal passe-temps, tout simplement.

Ils se ramassent à deux ou trois plus blasés les uns que les autres et ils se disent: bon, qu'est-ce qu'on pourrait bien faire pour s'amuser? Tiens, et si on s'en roulait un?

Si on veut que nos enfants de 14-15-16 ans fassent autre chose que traîner comme des bons à rien en fumant, la course folle des activités se poursuit, surtout pendant l'été où il faut faire preuve d'ingéniosité pour meubler les deux mois de vacances sans devenir fou, s'ils ne sont pas encore en âge d'avoir une job d'été. Camp de vacances, La Ronde, les cours de tennis, etc.

Ça coûte encore plus cher que pour les tout petits. Car si on ne leur trouve pas quelque chose à faire, eux, vont se trouver quelque chose qui ne fera peut-être pas notre affaire…"