Ainsi, Michael Jackson a été trouvé non coupable. Ben coup' donc.
Cela dit, ce verdict n'est pas surprenant. En effet, la poursuite a mal fait son travail. Le dossier était hyper mal foutu, les témoins se contredisaient, une présumée victime a avoué avoir menti, etc.
Ça ne veut pas dire que Jackson est innocent. Ça veut juste dire que la poursuite n'a pas réussi à convaincre HORS DE TOUT DOUTE RAISONNABLE le jury qu'il était coupable.
Car entre vous et moi, si Jackson n'est pas pédophile, moi, je suis Président des États-Unis. Mais ce n'est pas tout, être convaincu de la culpabilité de quelqu'un. Il faut pouvoir en faire la preuve.
Cela dit, malgré la controverse qu'il ne manquera pas de susciter, ce verdict aura des répercussions positives. Il obligera les procureurs à mieux faire leur travail la prochaine fois.
C'est comme le procès du fameux réseau de prostitution juvénile, à Québec. L'enquête a été bâclée, la Couronne s'est présentée devant la Cour avec un dossier bancal, la police a mal fait son travail, les animateurs radio ont jeté de l'huile sur le feu, lancé des accusations à tous vents et parlé à travers leur chapeau… Résultat: l'éléphant a accouché d'une souris.
Les autorités en ont pris bonne note. Lorsque l'Affaire Guy Cloutier s'est pointée le bout du nez, la police a mis les bouchées doubles, et s'est assurée que le dossier était béton.
Idem avec l'Affaire Homolka. La prochaine fois, les autorités vont peut-être y penser à deux fois avant de conclure un "deal" avec une crackpot.
C'est comme ça qu'évolue le système de justice: à coups d'erreurs.
C'est la beauté de notre système: le fardeau de la preuve n'incombe pas à la défense, mais à la poursuite. (Cette particularité de notre système de justice est un héritage de la Conquête anglaise. Car sous le système français, c'est le contraire. C'est l'accusé qui doit prouver son innocence – comme dans les dictatures de droite ou de gauche! Une réalité d'autant plus bizarre que la France est le berceau des droits de l'Homme…)