MATHIEU BINETTE:
"Je ne voudrais surtout pas avoir l'air d'apprécier le travail du pire premier ministre que le Québec ne s'est jamais doté, mais je voulais simplement faire le commentaire suivant.
La députée Elsie Lefebvre a posé une question stupide, personnelle, et je crois bien que le but de cette question était vraiment de faire sortir M. Charest de ses gonds et de capitaliser par la suite sur sa réaction. C'était une stratégie minable que de mêler la femme du premier ministre à cette question.
En effet, n'est-il pas normal que sa femme ait une influence sur les décisions du premier ministre? Quel chef, du PQ ou de l'ADQ, aurait l'audace d'affirmer qu'il ne discute pas avec son épouse des décisions à prendre? D'autant plus que cette décision, n'en déplaise à Centraide, pourrait bénéficier à davantage de groupes communautaires.
M. Charest a joué la comédie en s'emportant de la sorte. Il s'est donné un petit air viril en se portant à la défense de sa femme et l'«ostie d'chienne» qu'il a laissé échapper et qu'on a très bien pu lire sur ses lèvres m'a bien fait rigoler! Ça l'a même, à mon avis, rendu un peu sympatique.
Il ne m'apparaît pas si répréhensible qu'un politicien laisse échapper un juron de temps à autres à micro fermé. Et que les féministes me laissent tranquille avec le mauvais traitement réservé aux femmes à l'Assemblée Nationale! Si un homme avait posé la question à la place de la députée Lefebvre, monsieur Charest aurait tout simplement changé son commentaire par «esti d'con». Parce que la question l'était: conne."
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FRÉDÉRIC SMITH:
"Charest n'avait pas autant de scrupules lorsqu'en octobre 1998, son député Christos Sirros s'en est pris à Bernard Landry, alors ministre des Finances.
M. Sirros avait demandé en Chambre si M. Landry avait tiré les ficelles pour faire admettre sa première épouse à l'hôpital, elle qui souffrait d'un cancer… Elle en est d'ailleurs décédée 7 ou 8 mois plus tard, si je me rapelle bien.
Si ça c'était pas une attaque personnelle déplacée, je me demande bien ce que c'était. Pourtant, Charest n'avait réclamé que des excuses timides de la part du député Sirros…
M. Landry avait été bien plus élégant dans sa réponse. Une élégance qui fait cruellement défaut à M. Charest. Celui-ci prétend qu'il se parlait à lui-même… Se traitait-il alors lui-même de "chienne"?"
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Ma réaction:
Jean Charest avait peut-être raison d'être choqué par la question de la députée péquiste (quoique… Elle ne lui a quand même pas demandé s'il pratiquait la sodomie!) Mais de là à traiter la jeune députée de "chienne"????
Il me semble que le premier ministre devrait donner l'exemple…
Il y a quelques semaines, tout le monde est grimpé dans les rideaux quand Guy A. Lepage a dit que Denise Bombardier pouvait "manger du poil"!
Si le premier ministre peut traiter une adversaire politique de "chienne" en Chambre, tous les écarts de langage sont permis, non?