Un message d'OLIVIER TARDIF, qui demeure en France:
"Du point de vue des droits et libertés, il est dit qu'on ne peut empêcher quelqu'un de vivre pleinement sa religion, dans la mesure bien sûr où cela ne contrevient à aucune loi. Porter un voile, a priori ça ne fait de mal à personne. La Commission des droits de la personne est avisée d'agir comme elle l'a fait, si on prend le problème au premier degré. Mais comment peut-on être sûr que le voile que porte votre voisine ne lui est pas imposé?
Pas facile, surtout que les pressions faites sur les musulmanes non voilées peuvent être assez fortes: en France, dans certaines cités, il n'est pas rare qu'une musulmane qui ne porte pas le voile se fasse traiter de pute ou de salope.
Et c'est toute cette violence et ce mépris qui, je pense, fait du port du voile un problème, beaucoup plus que la question de l'intégration: sommes-nous aussi inconfortables avec la communauté juive hassidique de la rue du Parc? Avec le port du turban chez les Sikhs?
La religion n'est plus une liberté si quelqu'un y adhère sous la contrainte. Ainsi pour certaines musulmanes, la décision de la Commission des droits et libertés aura l'effet pervers de brimer les leurs.
En fait, la liberté de religion est un principe juste, mais on ne peut à mon avis l'invoquer que si l'on vit dans une société où la majorité des citoyens on choisi la leur de leur plein gré. Et c'est loin d'être le cas."