BloguesRichard Martineau

Allez, encore un effort…

L'État a la main-mise sur le jeu et sur l'alcool. Pourquoi ne pas pousser la logique plus loin, et Étatiser la prostitution?

Voici mon idée: un complexe high-tech de divertissements pour adultes situé à côté du futur méga casino.

On ouvrirait une maison de passe juste à côté du casino. Un beau petit bordel légal s'inspirant des fameux ranchs du Nevada, avec des chambres thématiques et des menus. Un French kiss et un blow job: 150 $. Un lavage à la main et un 69: 500 $. Une nuit complète avec deux filles: 2500 $. Il y aurait des spéciaux déjeuners, des p'tites vites pour hommes d'affaires pressés et des orgies échangistes pour groupes.

Le bordel serait relié au casino par un passage. Vous avez gagné le jackpot à la machine à sous? Venez tirer un coup!

Derrière le casino, on construirait des coffee shops comme à Amsterdam, où les touristes fumeraient leurs joints en paix. On ouvrirait aussi une piquerie supervisée dans l'ancien pavillon du Canada, et un bar afterhours équipé de machines distributrices d'ecstasy.

On ferait comme à l'Expo 67: on vendrait des passeports donnant accès à tous les pavillons. Il y aurait des films pornos IMAX 3D, un cirque érotique, des bars de danseuses et de danseurs… Tout pour passer un superbe week-end. La défonce, Alphonse!

Je propose aussi de construire un pavillon inédit et complètement original: le défouleur d'agressivité. Le concept est simple: on prend un p'tit vieux condamné pour agressions sexuelles sur des mineurs, et on le place au beau milieu d'un énorme labyrinthe. Puis on vous donne un bâton de base-ball, et vous avez une demi-heure pour le trouver. Une sorte de jeu de paint ball, mais beaucoup plus excitant.

Tant qu'à exploiter les bas instincts des gens, aussi bien d'y aller à fond, non?

Je sais, je sais, vous me direz que ce genre d'endroit serait profondément déprimant. Mais soyez réaliste! Il y aura toujours une demande pour le jeu, le sexe et la drogue. Aussi bien enrichir l'État que la mafia, non? C'est ce qu'on a fait avec les vidéo-pokers. Quand ces machines étaient exploitées par le crime organisé, elles étaient diaboliques. Maintenant, ce sont des divertissements anodins. Loto-Québec songe même à lancer des casinos virtuels, qui accepteraient les cartes de crédit. Pourquoi s'arrêter là?

Messieurs de Loto-Québec, encore un effort! Après tout, la population compte sur vous. Faites votre devoir, développez de nouvelles sources de revenus pour le Trésor québécois! Vous avez déjà l'alcool et le jeu. Pourquoi ne pas mettre la main sur la dope et le cul?

Comme le dit Michel Dumont dans les pubs de Placements Québec: "Il en va de notre intérêt. À tous."