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Vive le "Off St-Jean"!

Un courriel très intéressant de JEAN-FRANÇOIS MORIN concernant la chronique de Nathalie Petrowski sur les deux fêtes de la Saint-Jean:

"J'ai lu la chronique de Nathalie Petrowsky dans La Presse de ce matin et laissez-moi y aller de ma propre petite "vague"…

Je pense qu'avant de blâmer les artistes qui ont organisé le spectacle au Parce des Îles et ceux qui ont été le voir, il faudrait regarder un peu pourquoi ce spectacle a eu lieu…

Mme Petrowsky nous raconte avec nostalgie comment, dans le bon vieux temps, Harmonium aurait pu organiser un concert parallèle payant à la St-Jean et que ça aurait vraiment marché, mais qu'ils aimaient mieux participer au spectacle gratuit, qui était plus rassembleur. C'est là justement le problème!

Il y a eu un temps où le spectacle de la St-Jean était rassembleur et proposait une brochette d'artistes de tous les genres, mais qui étaient réunis ensemble pour exprimer leur engagement et leur patriotisme québécois.

Maintenant, on se retrouve avec des artistes dont le public cible consiste principalement aux auditeurs de rock détente et de rythme FM et qui ont pour seul engagement politique de faire des publicités contre le piratage de la musique.

À une époque, les jeunes se sentaient appelés au spectacle de la St-Jean par leurs sentiments nationalistes et par de la musique qu'ils aimaient. De nos jours, les jeunes écoutent principalement du hip-hop, du rock, et les Cowboys Fringants. Pourquoi iraient-ils voir un spectacle de la St-Jean pour entendre Luce Dufault ou Boom Desjardins chanter à propos d'une peine d'amour? Ce n'est pas cette musique là qui les intéresse!

D'ailleurs, la moyenne d'âge au spectacle des Cowboys Fringants était plutôt basse. N'est-ce pas là un signe que les jeunes ont enfin eu un spectacle qui les intéressait plus que l'autre? Et puisqu'il n'était pas subventionné, il ne pouvait pas être gratuit…

Comment peut-on blâmer des artistes qui organisent un spectacle pour combler le vide laissé par un autre qui devient, d'année en année, plus fade et plus "quétaine" (sans vouloir dénigrer les artistes présents), population vieillissante oblige?

C'est bien sûr dommage qu'on assiste à la "privatisation" de la fête nationale, mais il faudrait peut-être regarder ce qui l'a provoquée.
(Un peu comme en santé. On crie au meurtre en voyant les cliniques privées, mais on ne parle pas du désengagement constant du gouvernement dans ce domaine depuis des années, désengagement qui a provoqué la déterioration du système public et donc l'émergence d'un autre système…)"