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Apprendre à vivre avec l’imperfection

Un très beau message d'ANNIE ROBINEAU sur la garde partagée.

"J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les différents textes sur la garde partagée car je vis cette situation depuis bientôt sept ans. Je suis une mère de deux enfants de 11 et 9 ans.

Non, la garde partagée n'est pas un idéal de vie. Mais la vie idéale existe-t-elle? Je vois des parents autour de moi qui essaient d'offrir à leurs enfants un monde merveilleux où il n'y a aucune injustice envers eux et qui sont prêts à partir en guerre contre tous ceux qui viendront bousiller la vie parfaite de leurs enfants (les rencontres de parents dans les écoles m'ont, en effet, amener à rencontrer de beaux exemples.).

La garde partagée m'a permis de comprendre que je ne pouvais éviter à mes enfants toutes blessures que la vie mettra sur leur chemin. J'ai compris ainsi que la vie de mes enfants est différente de la mienne. Ils ne m'appartiennent pas et encore moins leurs destins. Ils ont leur propre quotidien et vivent des expériences dont je ne dois pas être nécessairement au courant. Ce n'est pas facile, mais j'y travaille!

Avec du recul, je crois que cette situation a fait de mes enfants des êtres capables d'accepter les contretemps, les échecs et les injustices. Ils sont généralement heureux et ils ne sont ni envieux et ni exigeants. Ils vivent leur vie pleinement au moment présent. Ils s'adaptent bien aux situations contrariantes.

Oui, ils paient pour la séparation de leurs parents; mais il arrive que nous payons pour les autres dans la vie. C'est un incontournable. Ils apprennent ainsi à vivre dans l'imparfait.

La recette de la garde partagée, c'est de savoir lâcher prise et de ne pas s'accrocher par toutes sortes de moyens au bonheur à tout prix des enfants. C'est de leur offrir notre intégrité, notre respect et notre amour, c'est tout ce qu'ils demandent."