Connaissez-vous le FEMOS? C'est le Female Extended Multi-Orgasmic State, le nec plus ultra de l'orgasme féminin. Les femmes qui expérimentent le FEMOS, dit-on, jouissent pendant soixante secondes.
Vous avez bien lu: soixante secondes. À côté de ça, l'orgasme multiple découvert il y a une vingtaine d'années est aussi excitant qu'un épisode des Belles histoires des pays d'en haut.
Comment aide-t-on une femme à atteindre ce nouveau sommet du plaisir? En pratiquant la méthode Varbarg, une technique particulièrement compliquée mise au point par des sexologues scandinaves. Une fois que vous maîtrisez cette méthode révolutionnaire, vous pouvez envoyer n'importe quelle femme au septième ciel.
Le hic, c'est que pour recevoir le guide pratique révélant tous les secrets de la méthode Varbarg, vous devez signaler un numéro 1-800 et débourser 39,95 US$.
Remarquez, je m'en fous. Car entre vous et moi, je commence à en avoir ras le bol de l'orgasme féminin.
Est-ce qu'on vous emmerde, nous, avec nos trente-six sortes d'orgasmes différents et nos soixante-quinze positions idéales pour jouir? Non. Nous avons un appendice, vous le manipulez avec une quelconque partie de votre corps, et bingo! le génie sort de la bouteille. C'est simple comme bonjour, et à la portée de la première venue.
Alors que chez vous, tout est hyper compliqué. Non seulement votre sexe est-il un lieu hautement secret rempli de mystères, mais les chercheurs découvrent une nouvelle zone érogène féminine à toutes les deux semaines. Il faut pratiquement se brancher le pénis sur un ordinateur pour se maintenir à jour et ne pas perdre la carte.
Je ne sais pas ce qui s'est passé avec l'orgasme féminin, mais j'ai l'impression que nous sommes passés d'un extrême à l'autre.
Avant, on s'en foutait royalement. L'homme grimpait sur sa fiancée le samedi soir après le hockey, se trémoussait maladroitement quelques secondes, puis plongeait dans un coma profond. Alors qu'aujourd'hui, c'est l'inverse. Ce n'est plus suffisant de faire jouir une femme, il faut la faire jouir pendant une minute!
C'est quoi, l'affaire? Un orgasme de dix, douze secondes ne fait plus votre bonheur? Il faut maintenant vous faire sauter la calotte crânienne pour mériter une ovation debout? On croyait que c'était un bon amant que vous recherchiez, pas un trapéziste qui possède un doctorat en biochimie moléculaire.
On pensait que la découverte du point G vous aurait calmées. «Regarde, Gérard, je suis capable d'éjaculer plus loin que toi.» Mais non. Il vous faut toujours être meilleure, supérieure. Plus performante. Après avoir remporté la médaille d'or de l'orgasme le plus puissant, vous voulez maintenant vous mériter la palme de l'orgasme le plus long.
O. K., les filles, vous avez gagné. Vous jouissez plus fort, plus longtemps et plus souvent que nous. Vous êtes contente, là?
Après, vous nous direz que le sexe n'est pas une compétition. Ben tiens. Un point Z, avec ça?
Remarquez, notre revanche n'est pas loin. Il y a quelques mois, dans le magazine américain Men's Journal, on annonçait qu'un chercheur slovaque, le docteur Milan Zaviacic, a découvert que le point G est en fait une mini-prostate, situé sur une paroi du vagin. Or, si votre point G est une prostate, ça veut dire que notre prostate est un point G!
Les conséquences d'une telle découverte sont immenses. Nous ne serons plus seuls à nous plier en quatre pour tenter de vous faire jouir. Vous aussi devrez faire preuve d'un peu d'audace et d'imagination.
Et qui sait? Dans deux ans, un scientifique tibétain découvrira peut-être une façon de nous faire jouir pendant trois heures et demie! Ce jour-là, le monde tremblera.
Et vous devrez débourser 49,95 US$ pour savoir comment nous garder auprès de vous.