CHRISTINE GAUTHIER:
"Je suis contente que l'on aborde le sujet de la hausse du prix de l'essence et du transport en commun car il y a des faits qui ne sont presque jamais abordés et qui concernent une grande partie de la population : ce n'est pas tout le monde qui a accès au transport en commun.
J'habite à Saint-Honoré-de-Chicoutimi. En fait, j'habite dans un secteur situé entre la municipalité de St-Honoré et l'arrondissement Chicoutimi, à 5 km de chaque bout de civilisation. Le transport en commun, il y en a à Chicoutimi, mais pas par chez nous. À Saguenay, il y en a, mais qu'en est-il du reste de la région ? Que dalle. Je viens de la Côte-Nord et dans cette région non plus, il n'y a pas beaucoup de municipalités qui peuvent se targuer de posséder ce service. Le métro, les autobus, c'est bon pour les métropoles. Je ne pense pas qu'on décide de construire un métro au Saguenay ni en Gaspésie… Il y a plein de Québécois qui habitent en milieu rural ou dans de petits villages où le transport en commun est inexistant. Quand il y en a, les autobus passent aux heures et ce n'est pas nécessairement compatible avec les obligations des gens qui y vivent. Devraient-ils déménager parce qu'ils ont le choix ?
Quand j'ai acheté ma première voiture, c'était parce que le système en commun estival ne cadrait pas avec mon emploi d'été. Pour un prix exorbitant, le service était horrible. Le matin, l'autobus ne passait pas assez tôt; le soir, il se terminait trop tôt et la fin de semaine, il était inexistant. Pourtant l'été, n'est-ce pas la saison où les touristes affluent et où les étudiants travaillent ? Oui, j'avais le choix, j'aurais pu ne pas travailler ou tenter de me trouver un autre emploi. Mais dans une région où le taux de chômage est important, se trouver un emploi d'été dans son domaine (le domaine des arts visuels) est une chose rare et on en profite.
Oui, on a toujours le choix, mais quand on croit à la région et que les autorités en place ne nous aident pas, on s'organise autrement. Ce n'est pas vrai que je vais circuler en vélo avec mon bébé de 3 mois sur une route dangereuse pour qui n'est pas en voiture et où la limite de 90 kmh n'est pas respectée. Au moins, j'ai une voiture à faible consommation et à faible émission…"