JEAN-CLAUDE BOURBONNAIS:
"J'ai milité vingt ans au P.Q. Je sais de quoi ils sont capables quand ils veulent se débarrasser d'un indésirable. Ils ont même réussi à "démissionner" René Lévesque en 85, dans l'une des opérations politiques les plus sales de l'histoire du Québec (Parizeau qui se trompe de micro, la mutinerie des purs et durs à l'Assemblée Nationale, la fête macabre d'adieu à Lévesque à l'aréna Maurice Richard, etc.).
Ce qui sort aujourd'hui n'est qu'un avant-goût de ce qui s'en vient. La dope, c'est juste un test, question de mesurer si notre presse est prête à jouer le jeu pour du plus juteux, du plus heavy.
Et ça marche à fond, avec plein des journalistes qui se transforment en commères consentantes.
Le prochain épisode,c'est bien sûr l'homosexualité de Boisclair. Et là, tu vas voir toute la marde qui va nous pleuvoir dessus! Je suis même convaincu que les libéraux vont s'en mêler.
Le mariage gai, le SIDA, l'immoralité des jeunes, etc., on va assister à un mitraillage groupé contre cet homme. Ce qu'on vise, en bout de ligne, au P.Q., c'est moins l'orientation sexuelle de Boisclair que sa modernité (son âge n'a rien à voir).
Il est nord-américain, il a étudié aux États-Unis, il a de l'humour, il a déjà sniffé de la coke, et on le soupçonne même d'aimer le rock-and-roll, toutes choses inacceptables pour les vieux bonzes du P.Q.
Je te le dis, tu pensais t'ennuyer pendant la campagne à la chefferie du P.Q. Or, c'est tout le contraire qui s'annonce.
Regarde-les bien aller, les gnochons de ce parti politique,qui semblent vouloir courir en désordre vers le désastre, Pauline Marois en tête. Et tu comprendras pourquoi des indépendantistes de la première heure comme moi refusent de reprendre leur carte de membre.
Et assistent à ce spectacle avec un mélange de tristesse et de colère potentiellement explosives."