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L’affaire Boisclair: deux erreurs de jugement

ANNE DERONZIER:

"Excusez-moi de vous le dire, mais vous êtes totalement dans les patates. D'après vous, André Boisclair serait victime d'une campagne de salissage, à peu près tous les politiciens auraient fait comme lui, etc. ALLUMEZ! On ne reproche pas à André Boisclair d'avoir trop fait le party, on lui reproche d'avoir fait une GROSSE ERREUR DE JUGEMENT!

S'il avait pris de la coke à 18 ans, ce serait une erreur de jeunesse, personne ne pourrait l'attaquer là-dessus, ça relèverait de sa vie privée. Mais il en a consommé quand il était MINISTRE. Vous dites que d'autres politiciens étaient portés sur l'alcool ou étaient coureurs de jupon. Mais l'alcool et le sexe, c'est LÉGAL. La consommation de coke est ILLÉGALE et même CRIMINELLE. Vous ne voyez pas encore le rapport?

Un ministre fait adopter des lois. Il ne peut pas en même temps les violer. Si ceux qui sont chargés de faire les lois ne les respectent pas, comment voulez-vous que le commun des mortels, lui, les respecte? Il siégeait au Conseil des ministres avec le ministre de la Sécurité publique, chargé de la police et de la SQ. Le gouvernement dépensait l'argent des contribuables pour coincer les trafiquants de drogue et le crime organisé. Pensez un instant à la situation. Si ça s'était su à l'époque, le ministre Boisclair aurait sûrement dû démissionner. Il aurait pu sérieusement mettre son gouvernement dans l'embarras.

Ce que ça nous dit, c'est qu'André Boisclair n'avait pas, à l'époque, la maturité qu'il fallait pour occuper la fonction de ministre. Je ne dis pas qu'il n'a pas évolué depuis ce temps-là. Je pourrais même peut-être éventuellement voter pour lui s'il me prouve qu'il a des idées et l'étoffe d'un premier ministre. Mais la balle est dans son camp. Il a commis une grave erreur de jugement. Et, si certains de ses adversaires ont coulé l'information, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, parce qu'il s'est lui-même rendu vulnérable par son manque de discernement.

La deuxième erreur de jugement, c'est la vôtre. Vous en faites une victime. Tout y passe: c'est parce que c'est un jeune, c'est de l'homophobie, etc. Rappelez-vous que d'autres politiciens ont démissionné pour moins que ça. Il me semble, à ce compte-là, bénéficier d'un traitement de faveur auquel d'autres n'ont pas eu droit."