(À lire avant de voir le dernier film de Tony Scott, Domino, inspiré de la vie de la véritable chasseuse de primes Domino Harvey. Un film hyper violent où une jolie blonde à demi-vêtue passe son temps à tirer dans le tas et à casser des nez…)
Il y a deux mois, dans un texte intitulé Bad Girls Go Wild (Les mauvaises filles se déchaînent), l'hebdomadaire américain Newsweek nous apprenait qu'aux États-Unis, le nombre d'actes violents commis par des jeunes filles grimpait en flèche. Étant donné que chaque fois que nos voisins du Sud prennent froid, le Canada attrape la grippe, on peut s'attendre à assister au même phénomène chez nous.
Comment explique-t-on cette hausse spectaculaire de la violence féminine dans les cours d'école et sur les terrains de jeux? Simple: les filles sont de plus en plus élevées comme des gars.
«Avant, on encourageait les garçons à être compétitifs, à se bousculer, à exprimer leur agressivité, dit un psychologue, alors que les filles devaient être polies, passives. Or, aujourd'hui, tout a changé. Les filles jouent au football, vont dans l'Armée. On leur a montré à extérioriser leur agressivité, au lieu de tout garder à l'intérieur. Résultat: il y a de moins en moins de différence entre les sexes. Les filles se battent autant que les gars.»
Il est loin le temps où les petites filles passaient leur après-midi à se déguiser en princesse et à prendre le thé avec leur Barbie. En 2005, les jeunes filles déménagent. Leurs idoles s'appellent Buffy (Buffy the Vampire Slayer), Sydney Bristow (Alias), Cat Woman, Elektra.
Elles s'habillent en petite tenue de cuir, sont passées maître dans l'art du karaté et dégainent plus vite qu'Arnold Schwarzenegger. Quand les choses se corsent, elles ne se réfugient pas sous leur lit et ne pleurent pas comme des bébés: elles sortent leur AK-47 et tirent dans le tas. Hasta la vista, baby.
Des femmes fortes, il y en a toujours eu à la télé. On n'a qu'à penser à Emma Peel (Chapeau melon et bottes de cuir), Cinnamon Carter (Mission: impossible) ou Sharon MacReady (Les Champions), par exemple. Mais ces femmes avaient toujours un je-ne-sais-quoi de féminin, leur arme principale était la ruse, la beauté, l'intelligence.
Alors que les héroïnes d'aujourd'hui feraient peur à Charles Bronson. La seule différence entre la mariée de Kill Bill et Bruce Lee est que la première porte des tampons.
On a toujours dit que l'homme était violent par nature, que c'était inscrit dans ses gènes. Or, maintenant, on se rend compte que si les hommes sont violents, c'est parce qu'on les a encouragés à exprimer leur violence. Élevez les femmes de la même façon, et vous vous retrouverez avec des G. I. Jane.
Vous connaissez certainement cette vielle blague. Un homme avec une jambe de bois entre dans une église, et dit: «Mon Dieu, rendez ma jambe semblable à l'autre», et il sort avec deux jambes de bois.
Eh bien, on pourrait dire que c'est ce qui est arrivé au féminisme. Les féministes voulaient que les hommes ressemblent de plus en plus aux femmes (plus sensibles, plus ouverts, plus conciliants). Elles se retrouvent avec des femmes qui ressemblent de plus en plus aux hommes!
Elles voulaient rapprocher les sexes en «élevant» les garçons au niveau des filles. Or, ce sont les filles qui se sont «abaissées» au niveau des garçons! Elles sont plus agressives, plus compétitives, plus «machos», plus cyniques en amour.
Méchante ironie, non?
Pendant ce temps-là, les gars se rasent les poils du torse, s'achètent des crèmes pour le visage et se pomponnent comme des poupounes de luxe.
Si ça continue comme ça, on va se retrouver chacun à la place de l'autre. On devra ouvrir des succursales du Chaînon pour les hommes battus!
Vous avez vu Mr. And Mrs Smith, avec Brad Pitt et Angelina Jolie? C'est le modèle parfait du couple du futur. Deux agents spéciaux, armés jusqu'aux dents, qui adorent le risque et prennent un véritable plaisir à lancer des bombes et à vider leur chargeur.
Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Aussi agressifs l'un que l'autre, aussi téméraires, aussi compétitifs.
Aussi prompts à utiliser leurs poings dès que quelque chose va mal.
Pas étonnant qu'on parle autant d'homosexualité et de bisexualité, depuis quelques années. Il y a de moins en moins de différences entre les sexes.
Tout le monde serre les poings, tout le monde grince des dents et tout le monde rêve d'avoir des pouvoirs spéciaux.
Belle époque.