Je n'arrête pas de recevoir des commentaires à propos de ce que j'ai dit sur les devoirs. En voici quelques-uns:
VÉRONIQUE FLEURY:
"J'ai été éducatrice pendant 4 ans dans le milieu scolaire et l'une de mes tâches était de m'occuper de la période de supervision des devoirs à la fin de l'après-midi. Combien de fois il m'est arrivé de ne même pas comprendre ce qui était demandé… Pourtant, j'ai des années d'études postsecondaires derrière la cravate et je me considère comme une personne intelligente!
Mais toutes ces nouvelles façons de faire, et ces nouvelles appellations… On a vite fait de s'y perdre…
Il me semble que l'on fait tout pour faire décrocher les enfants mais aussi leurs parents et nombreux sont ceux qui décrochent effectivement. D'ailleurs, je lance une question. Il y a depuis quelques années un débat autour de la création d'un ordre professionnel chez les professeurs.
Est-ce que cela pourrait aider à arrêter ce fouillis de réformes pensées par les pédagogues du ministère en permettant aux profs d'avoir plus de contrôle?
P.S. Je travaille maintenant dans un CPE où les enfants ont des cours de musique, d'anglais, d'expression dramatique et apprenent à 4 ans tout ce qu'ils vont devoir apprendre en maternelle. Bref, un agenda bien chargé.
C'est en vogue parce cela paraît bien et parce certains parents ne voudraient surtout pas que leurs petits chérubins perdent leur temps à la garderie…
Vous n'êtes pas d'accord avec cette pratique? Exprimez-vous à la directrice de votre cpe! Sinon j'ai bien peur que la tendance aille en empirant…"
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CLAUDE-ANNIE DUBÉ:
"Bonjour, depuis plusieurs jours je lis les remarques suite à votre commentaire sur les devoirs. J'ai vécu la même chose que vous avec mon garçon.
J'ai par contre appris à «décrocher» quand j'ai réalisé qu'il y avait une autre solution que d'épuiser et d'écoeurer mon garçon, et je l'utilise allègrement depuis. Lorsque j'ai découvert que son enseignante lui donnait jusqu'à 2 heures de travaux par soir et que la crise était inévitable, j'ai écrit une note à son enseignante pour lui expliquer que je n'embarquais pas dans ce système. Que durant la semaine, mon garçon étudierait ses leçons, déjà nombreuses, mais que les travaux écrits seraient complétés durant la fin de semaine.
Évidemment, son enseignante de l'époque n'a pas apprécié, mais j'ai tenu mon bout et je n'ai jamais reculé. Sa 1er, 2e, 3e, 4e et maintenant sa 5e ont toutes été réussis de cette manière et nous ne vivons pas de crise.
Je comprends le fait qu'il y ait des devoirs et leçons, mais lorsque ces derniers briment la vie familiale, c'est au parent à trouver la solution. Il faut par contre que les parents s'attendent à vivre des moments difficiles avec le personnel enseignant puisque eux voudraient que tout fonctionne à leur façon sans avoir à se plier aux désirs de tous les parents.
Et ça, à tous les débuts d'année scolaire.
Par contre, ma vie familiale, c'est moi qui la gère, et c'est moi qui décide comment elle se déroulera. Et vous savez quoi? Mon garçon arrive comme les autres!"
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ANNE MARIE DUPRAS:
"Ma plus grande se brise le dos avec son sac qui pèse plus que celui que je traînais à l'Université (elle est en troisième année!) et mon fils, quant à lui, essaie tant bien que mal de m'expliquer comment lire et comprende les 8 duo-tangs et les je ne sais plus combien de cahiers qu'il traîne.
Et ça, c'est sans parler de ses devoirs que je dois faire avec lui afin de vérifier s'il matrîse bien les habiletés vedettes chaque semaine….
Imaginez, devoir trouver 5 moments dans la soirée où noter quand l'enfant a su attendre pour parler ou écouter en regardant dans les yeux!!!
J'ai trois enfants, vous comprenez que je n'ai pas que ça à faire… Tant pis pour le souper, les enfants, j'ai des devoirs à faire moi aussi!
Mais le pire, c'est que nous habitons Montréal et que ma belle-fille fréquente l'école à côté de chez sa mère, à Vimont.
Il y a donc des matins ou il faut se lever avant les poules si on veut l'emmener à temps tout en évitant le traffic vers Montréal à notre retour.. Mais, because les travaux, la température ou simplement d'un matin gris et froid qui rend frileux et lambineux, il arrive que nous soyons soit pile-poil à l'heure, soit carrément en retard.
Et que nous réserve l'école dans ce cas-là? Attachez-bien votre tuque, après trois retards, ma belle-fille doit aller en retenue! EN RETENUE! Elle ne se traîne pas les pieds à kicker des roches et à regarder les nuages en marchant vers l'école, elle est assise dans une auto prise sur un pont ou une autoroute!
En quoi est-ce logique de punir une enfant pour ça? Elle a maintenant la peur au ventre chaque fois qu'elle voit le cadran dépasser 8 heures! Déjà hyper stressée et pressée à 8 ans!!!
Pourquoi je vous parle de ça? Parce que encore une fois ça prouve qu'à l'école, plus souvent qu'autrement, il semble qu'on pense au bien de l'école et non à celui de l'enfant…
Quand on donne deux heures de devoirs, on se fout de l'élève et de ses parents. quand on puni les élèves en retard par des retenues, on leur apprend à un âge plus que précoce que la vie est une course contre la montre et que les retards sont inadmissibles.
Eh bien moi, je dis merde. Ma belle-fille le sait, si elle arrive en retard, j'irai faire la retenue avec elle, pas question qu'elle paie pour ce qui ne la concerne pas. À un époque, on essayait de former les enfants pour en faire les adultes de demain, des êtres meilleurs et mieux préparés.
Maintenant, on en fait des mini-adultes en leur imposant du stress, de l'angoisse, du travail à la chaîne et une pression inouie…
Si ça continue, ce n'est pas sur le ritalin qu'il faudra les mettre nos ti-poux, c'est sur le Prozac et les anti-dépresseurs! Un burn out à 8 ans, est-ce que ça se peut? Ils vont bientôt inventer un nouveau mot, je ne suis pas inquiète…"