ÉVE BONIN:
"Eh oui, cette "affaire Boisclair" est pathétique. Et ça me décourage complètement de voter pour ce vieux dinosaure de parti, qui carbure à la vengeance et aux petites guéguerres intestines. Le PQ n'a pas assez de se tirer dans le pied, faut en plus qu'ils grattent le bobo.
Les Québécois ont beau avoir la mémoire politique courte, faudrait quand même pas s'imaginer que, une fois un chef élu, on va croire aveuglément que les anciens rivaux vont travailler main dans la main dans un bel effort solidaire pour un avenir meilleur.
C'est comme un couple pris en flagrant délit de chicane par ses enfants, et qui cachent leur couteau dans leur dos en souriant à leur progéniture pour faire croire qu'ils sont encore en amour. Quelle hypocrisie!
Moi, quand je regarde ce triste spectacle, j'ai l'impression d'assister aux éliminatoires d'Occupation Double.
Le problème n'est pas dans les frasques présentes ou passées des divers candidats, il est dans le fait qu'on s'autorise tous les coups pour mettre son adversaire à terre. Et si ce "scandale" avait éclaté à un autre moment que pendant une course à la chefferie, les autres membres du parti auraient-ils répudié ainsi leur collègue? Il y a fort à parier qu'ils auraient minimisé la chose, et auraient défendu Boisclair contre les attaques qui seraient sûrement venues du PLQ.
Juste à penser aux lendemains de l'élection du chef, quand tous les candidats se féliciteront chaleureusement et se prometteront de s'unir pour gagner les prochaines élections, j'ai mal au coeur.
Dans leur course égoïste vers le pouvoir, les candidats sont en train de miner la crédibilité du parti en tant que "famille", et ça n'aide pas du tout la cause souverainiste, au contraire. On a plutôt l'impression que le rêve qu'ils ont en commun, c'est le désir de gouverner. C'est triste."