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L’Affaire Boisclair – réactions

CLAUDE VAILLANCOURT:

"Le problème avec André Boisclair, c'est que son histoire de coke n'est pas une erreur de jeunesse. Il était dans la trentaine et surtout, il était ministre. La coke est anecdotique dans cette histoire, ce n'est pas une question de puritanisme. C'est une question de jugement.

En prenant cette drogue illégale alors qu'il était ministre, il a fait preuve d'un jugement déficient. Et en se lancant dans la course à la chefferie, il fait aussi preuve d'un faible jugement.

La vie politique a ses exigences, si Boisclair avait plus de jugement, il l'aurait compris d'emblée. André Boisclair, s'il est élu, sera un chef vulnérable. De toute façon, il est déjà trop tard. Le PQ sortira de cet exercice affaibli et divisé, peu importe le résultat."
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JEAN-CLAUDE BOURBONNAIS:

"La campagne de dénigrement à l'endroit d'André Boisclair devient catastrophique pour le P.Q., avec l'attaque groupée des quatre "losers", amplifiée complaisamment par des titres accrocheurs dans la presse fédéraliste.

Face à cela, je me serais attendu à ce que madame Marois, en vrai chef d'Etat, mette son point sur la table et rappelle tout le monde à l'ordre, pour le plus grand bien du parti politique qu'elle aspire à diriger.

Hélas, c'est tout le contraire qui se produit. Tandis que d'anciens ministres et députés, des leaders syndicaux et d'autres personnalités, inquiets de la tournure des événements, demandent qu'on mette fin à cette campagne de salissage qui ne peut conduire qu'à l'humiliation publique d'un homme qui ne mérite pas cela (en regard de la faute mineure qu'il a commise), que fait donc madame Marois? Elle en rajoute, et de la manière la plus déhonorante que l'on puisse imaginer.

Pour cette dame, c'est bien simple, l'élection d'André Boisclair nous mènerait droit à la victoire du "non" au prochain référendum. Le peuple Québécois tout entier se trouve ainsi disqualifié à l'avance de toute espèce de sens de la nuance, de capacité de recul, d'intelligence politique (d'intelligence tout court, au fond), devant le crime abominable commis par André Boisclair.

La performance de madame Marois depuis le début de cette campagne à la chefferie était déjà lamentable, voilà qu'elle devient carrément obscène. Madame Marois, pour qui j'avais de l'admiration, culbute cul par-dessus tête dans la démagogie et nous fait la preuve éclatante qu'elle n'a aucune force de conviction, qu'elle est incapable d'imposer son autorité au Parti Québécois, quand l'urgence le commande. (…)"