BloguesRichard Martineau

Calmons-nous!

STEVE VALLÉE:

"J'ai bien aimé votre texte "Toujours plus vite" et semble me rejoindre personnellement ces jours-ci. J'ai eu 30 ans cette année. Le principal de ma vie consciente je l'ai vécu de 1990 à 2005.

Premièrement en gout de films. Grand amateur de films "cool" à la 90 (vous savez avec toutes ses prises de vues en angles absurde et ses montages hystériques à la MTV) j'ai voilà environ 3 ou 4 ans fait une overdose. Puis j'ai trouvé mon remède: Sergio Leone.

Je ne connais pas plus grand plaisir cinématographique maintenant, que de déguster une bonne coupe de vin en regardant les scènes d'une beauté éblouïssante et d'une patience inouïe du maitre Leone.
La finale du "Bon, Brute, Truand" est l'une des plus specatulaire scène que je connaisse, et pourtant aucun des trois acteurs ne bougent le petit doigt pour plusieurs minutes.

Ensuite les jeux. Programmeurs de jeux vidéo de carrière, j'en demandais toujours plus. Plus vite. Plus de polygones. Plus de dynamic lightning. Puis soudain paf! Je découvre les jeux de sociétés à l'allemande, avec leur stratégies profondes couplé à leur brillance de conception.
Maintenant, je ne manquerais pour rien au monde ma soirée de jeux allemands que je partage entre bons amis en sirotant une bonne coupe de vin.

Autrefois un maniaque de fast-food, maintenant un aimant de la bonne cuisine que je prends le temps de préparer, et arrosé d'une bonne bouteille de rouge…

Je pense que le premier secret pour se calmer les nerfs, c'est peut-être un bon rouge…"
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JOSÉE VERVILLE:

"Après mûre réflexion, il y aurait peut-être une piste à regarder. Il me semble que notre société est essentiellement basée sur les résultats. C'est comme si le chemin à parcourir du point A au point B n'avait plus d'importance ou pire dérangeant, ennuyant ou déprimant.

Quand vous deviez vous rendre à la bibliothèque, vous deviez attendre mais le plaisir était également dans la recherche et la communication avec autrui. Aujourd'hui, on veut connaître vos résultats scolaires ou au travail sans se soucier de la manière dont vous y être parvenu.

J'ai deux jeunes filles et souvent, j'essaie de les ramener au présent, de trouver la notion du plaisir, les résultats sont importants mais la démarche également, il faut bien comprendre que de penser seulement aux résultats nous amène directement à nous dire que si on atteint partiellement nos objectifs on a échoué. Très mauvais pour l'estime de soi pour les enfants et pour nous les adultes. 

On veut une nouvelle job? un nouveau chum? une nouvelle maison? peu importe c'est tout de suite qu'on le veut! La barre est haute et la pression aussi. On voudrait à la fois être une mère de famille, une vice-présidente, une amante super hot et faire des muffins la fin de semaine!

Au fond, on peut obtenir beaucoup de la vie, mais il faut faire des choix. C'est l'angoisse du futur, comme si on était pour passer à côté de notre vie alors finalement, on veut tout et on ne choisit rien."
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STEVE PROULX:

"Alvin Toffler, dans son classique Le choc du futur, disait en substance ce que tu soulignes dans ton texte. Le monde va de plus en plus vite. Et il écrivait ça au début des années 70. À une époque où j'étais pas né, ni les cellulaires ni le Web.

Je note un autre truc. Le monde se rapidifie aussi rapidement que notre mémoire s'estompe. Je peux exécuter tellement de tâches dans une semaine, et à une vitesse tellement folle, que
j'évolue dans une sorte de flou permanent. J'oublie ce que j'ai fait il y a deux jours. Je l'ai fait trop vite. L'expérience est passée comme un éclair.

J'ai écrit trop de courriels, parlé à trop de gens, lu trop de trucs écris trop vite, vu trop de choses, zappé trop souvent. La vitesse à laquelle défile les choses fini par me laisser trop d'impressions. Pas assez de certitudes."