Une réaction à mon texte intitulé La Marée jaune, de JULIE BOLDUC TEASDALE:
"Je viens tout juste de lire le livre de Sergio Kokis intitulé "Le pavillon des miroirs". Je suis tombée sur ce passage qui m'a tout de suite rappellé votre chronique portant sur l'industrialisation de la Chine. Le voici:
"L'homme de la misère vit dans un monde différent de tout ce que l'on connaît. Les gens d'ici ont beau parler de communauté ou de culture autochtone, en jouant les ethnologues en bermuda, ce n'est que de la mauvaise foi pour éviter de dire la pauvreté et l'ignorance. Vouloir protéger le folklore et les modes de vie ancestraux, ne pas vouloir sortir les gens de là, relève d'une mentalité de directeur de zoo. Ça fait missionnaire, même si c'est de plus en plus à la mode.
Mais il y a pire: ceux qui n'ont même pas de prétendue culture ni de folklore pour se cacher, qui ne sont que de la matière première. Du bétail humain, des volumes dans le paysage, au service de petits seigneurs qui se vendent à leur tour à d'autres petits seigneurs, sucessivement, jusqu'au rapport abstrait des statistiques. Et notre haine qui s'estompe à mesure que le regard s'éloigne de la souffrance individuelle."
Ce livre dépeint magnifiquement une réalité à laquelle la majorité d'entre nous ne sera jamais confronté, à savoir la nécessité, mais également la difficulté, pour un étranger en exil, de reconsolider une identité qui lui est propre.
Cette démarche s'effectue à travers les souvenir que l'auteur a gardé de sa vie dans son pays d'origine, mais aussi par le regard critique qu'il porte sur sa nouvelle ville, Montréal.
Bonne lecture!"