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Munich: Spielberg au banc des accusés

Concernant ma chronique sur Munich, le dernier film de Steven Spielberg…

George Jonas, l'auteur de Vengeance, le livre qui a inspiré le film, n'est pas du tout (mais alors, pas du tout) content de l'adaptation cinématographique.

Selon lui, elle ne respecte pas l'esprit de son livre, et trahit ses prémisses philosophiques.

"Spielberg, dit-il, affirme que les combattants anti-terrostes deviennent aussi immoraux que les terroristes. Or, ce n'est pas du tout ce que je disais dans mon livre! Oui, le chef de l'escouade anti-terroriste mis sur pied par les Israéliens au lendemain du massacre de Munich avait des doutes quant à sa mission. Mais ce n'était pas des doutes philosophiques! Il n'a jamais cru être tombé aussi bas que les terroristes qu'il poursuivait. Ses doutes concernaient les tactiques qu'il employait, pas le but de sa mission. Il n'a jamais douté du bien-fondé de sa mission, et n'a jamais mis en cause la moralité de ses actions…"

On peut lire son texte (The Spielberg Massacre) dans le MACLEAN'S du 9 janvier.

Extrait:

"Avner may have questioned the futility of his mission toward the end – targeted assassinations barely slowed down terrorism, let alone stopped it – but he never questioned the morality of what his country had asked him to do. He had no pangs of guilt. (…)

'Munich' follows the letter of my book closely enough. But the spirit is almost the opposite. 'Vengeance' holds there is a difference between terrorism and counterterrorism; 'Munich' suggests there isn't. The book has no trouble telling an act of war from a war crime; the film finds it difficult. Spielberg's movie worries about the moral trap of resisting terror; my book worries about the moral trap of not resisting it."