PATRICE GERMAIN:
"Le débat autour du "penchant" fédéraliste de La Presse repose en partie sur un problème d'interprétation de ce qu'est un journal.
Certains sont offusqués par les prises de position répétées des éditorialistes en faveur d'un courant politique plutôt qu'un autre, étant convaincus qu'un journal est un moyen de communication comme un autre.
Il faut tout d'abord savoir que les journaux étaient, il n'y a pas si longtemps encore (quelques décennies), des outils de communication (propagande?) créés par les partis politiques et autres organisations militantes. Les grands quotidiens d'aujourd'hui sont souvent des descendants directes de ces publications. Ce n'était pas un secret à l'époque, ce n'est pas tellement différent aujourd'hui.
Par contre, la mission de ces journaux s'est considérablement élargie pour offrir une information beaucoup plus généraliste, et attirer un plus grand lectorat. C'est en partie la raison qui nous fait considérer les journaux comme de simples sources d'informations. Mais c'est faux.
Ce qui distingue un grand quotidien d'un tabloid c'est sa position éditoriale et la qualité de ses chroniqueurs. Le Journal de Montréal, par exemple, n'a pas de position éditoriale, que des chroniqueurs.
Tout cela n'empêche pas d'être en désaccord complet avec la position de M. Pratte. Ça m'arrive régulièrement.
Mais on ne peut lui reprocher de taper sur le même clou, et de défendre la position de son employeur. C'est la nature d'un journal! On peut par contre lui reprocher d'être ennuyant…"