Tsotsi, qui a remporté l'Oscar du Meilleur film étranger, dimanche dernier, est ce qu'on pourrait appeler la version sud-africaine de CITY OF GOD, le célèbre film brésilien qui a fait tout un tabac l'année dernière.
En effet, comme City of God, ce film nous fait partager la vie quotidienne d'un délinquant qui vit dans un bidonville. Seule différence : l'action ne se situe pas à Rio de Janeiro, mais à Johannesburg.
Tsotsi st le nom du personnage principal. Le genre de petit voyou qui n'hésite pas à poignarder un homme dans le métro pour lui voler son porte-feuille. Un jour, Tsotsi vole la Mercédès d'une femme riche. Or, après quelques minutes, il se rend compte que le bébé de la femme est assis sur le siège-arrière de la voiture! Que fait notre pauvre Tsotsi? Retourne-t-il l'enfant à sa mère? Non : il tente de l'élever tout seul. Il voit une femme qui vient d'accoucher, il lui met un revolver sur la tempe et il la force à donner le sein au bébé.
Formellement, Tsotsi est un bon film. La réalisation est bonne, les acteurs sont bons, les images sont belles, et la musique est particulièrement entraînante.
Mais le scénario cause problème.
C'est un autre maudit film qui nous demande de pleurer sur le pauvre sort d'un pauvre bandit.
Ça ne fait pas 15 minutes que le film est commencé que déjà, Tsotsi a tué un homme, tabassé son meilleur ami, tiré sur une femme innocente (qui devient paraplégique) et volé un bébé de trois mois. Et je suis censé m'intéresser à son sort? Euh. non!
Je sais que ça fait vieux jeu, mais j'ai énormément de difficulté à triper sur des films qui montrent les voyous sous un jour sympathique. À quand un film sur un gars honnête qui aime sa femme, paie ses impôts et respecte ses enfants?
Cinématographiquement, Tsotsi est un bon film. Mais c'est un film qui me rend personnellement mal à l'aise. Il est censé critiquer la délinquance, mais dans le fond, il la rend sexy, tripante, cool.