BloguesRichard Martineau

Wow là!

OLIVIER TARDIF:

"Un petit instant…
Vous dites dans votre entrée du 17 que les étudiants n'ont pas l'appui de la population…
Kwa!?

Depuis plus de deux ans que je suis en France, je n'ai vu aucun mouvement de protestation plus généralisé que celui contre le CPE. Des manifs le 7 février, puis le 7 mars et enfin celle du 18, à travers tout le pays, mobilisant des salariés autant que des étudiants. Tous les syndicats sont contre, les Partis socialiste et communiste à droite, l'UDF au centre; même à l'UMP, qui forme le gouvernement, on entend pas tellement de voix se prononcer 'pour' avec force, mis à part celle du premier ministre Villepin, ce qui est normal vu qu'il est à l'origine du projet.

À la différence de mai 68, la cause aujourd'hui est assez précise : la population s'oppose à la modification d'un aspect du code travail. En 68, les motivations des ouvriers et des étudiants étaient différentes, mais le mouvement collectif peut se résumer à un ras-le-bol général face à l'austérité des institutions dans la France de de Gaulle.

Mais avec la crise des banlieues de l'hiver dernier, j'aurais du mal à soutenir que ce sentiment d'écoeurement collectif est absent en France…"
___________

Ma réponse:

Vous avez raison, la population appuie les étudiants et les jeunes. Le journal Libé a commandé un sondage, qui affirme que seulement 6 % des Français appuient le CPE.

Mais de là à dire qu'on assiste à un retour de Mai 68, il y a une marge! Je sais que les boomers sont nostalgiques de cette belle époque dorée (comme tous les anciens combattants), mais dans les cafés, les restos et dans la rue, on ne sent pas une grogne généralisée.

J'habite dans un hôtel situé à trois rues de La Sorbonne, et je peux vous dire que hors du secteur occupé par les manifestants, c'est "Business As Usual". Ça n'a rien à voir avec Mai 68 ou avec les émeutes qui ont enflammé les banlieues…