JOCELYNE GENDRON:
"Permettez-moi de réagir au texte publié le 5 avril dernier, intitulé: "Awèye à Mosquée".
Je suis Québecoise, catholique, je vis à Riyadh présentement et je peux vous affirmer que ce qu'il y a d'écrit dans ce texte est depuis longtemps dépassé.
Premièrement, il n'y a presque plus (je n'en ai jamais vu) de « muttawas », ces dites polices religieuses. Les hommes vont évidemment à la Mosquée mais ils ne sont pas battus s'il n'y vont pas, il y en a beaucoup qui prient quand « ça adonne », et pas nécessairement à l'heure dite.
Nous sommes passés devant une Mosquée, c'était l'heure de la prière et personne n'a kidnappé mon mari.
Deuxièmement, je me promène dans l'immense ville qu'est Riyadh avec bien sûr un abaya, mais jamais je ne porte le foulard, même pas pour me couvrir les cheveux et je n'ai jamais perçu d'hostilité de la part des Saoudiennes/Saoudiens.
Troisièmement, l'article qui vous a été reféré par monsieur Leblanc est daté du 21 novembre 2003!!! Beaucoup de choses ont changé depuis ce temps!!!
Bien sûr, l'Arabie Saoudite demeure un pays « strict » et « extrêmement religieux », mais il ne faudrait tout de même pas exagérer!"
Je serais très étonné que les choses bougent si vite en Arabie Saoudite.
Votre réaction est face au fait que l’article date de 2003.
Ma réaction est face au fait qu’une telle chose puisse se produire, point.
C’est un comportement du Moyen Age.
Vous dites « je serais très étonné que les choses bougent si vite en Arabie Saoudite (…) »
Excusez moi, mais la dame habite là-bas, elle est surement mieux placée que vous pour le savoir! Ce que vous faites, c’est ni plus ni moins que la traiter de menteuse…
Sa réaction n’est pas que l’article se passe en 2003 (ce n’est qu’un argument de sa réaction, pas le point central), sa réaction porte sur le fait que l’information n’est plus valide! Il y a quand même une différence!
Vous dites que votre réaction est « face au fait qu’une telle chose puisse se produire ». Donc il n’y a plus lieu d’avoir de réaction, puisque la chose, vraisemblablement, ne se produit plus.
C’est comme si une féministe québécoise basait son argumentation sur le fait qu’elle ne peut pas se faire avorter. Oui la chose a existé, mais ce n’est plus le cas. Il faut donc trouver autre chose.
Si vous voulez absolument dénoncer des choses, soyez au faits des événements, et ne plantez pas ceux qui remettent les pendules à l’heure (surtout s’ils ont raison), vous aurez, ainsi, plus de crédibilité.
Et l’Occident ne transmet-il pas aussi des valeurs dignes du Moyen-âge? Les clubs échangistes, l’isolement de nos personnes âgées laissés dans leur couche d’excrément dans les foyers, la criminalisation des sans-abris, traités comme des lépreux par nos »bons corps policiers », l’argent qui s’accumule dans les poches de moins en moins de gens et le système qui vide celles des moins nantis, le jeu compulsif, la rage au volant, le taux de suicide record chez les jeunes, la multiplication du nombre d’obèses, les taux d’avortement record chez les jeunes filles de 15-16 ans, le nivellement des conditions de travail vers le bas, comme au X1X ième siècle, etc. Et wake up!Plusieurs de ces réalités n’existe à peu près pas dans le monde musulman qui a aussi besoin de certaines réformes. Mais il me semble que si on sort un tantinet de notre paresse intellectuelle, le monde musulman avance, alors que l’Occident rentre droit dans le mur.
Les clubs échangistes, en premier de cette liste de maux moyen-âgeux ?
Amen.
Je ne « plante » pas ni ne traite de menteuse madame Gendron.
Mais il existe d’excellents documentaires/reportages récents sur les « réformes » de l’Arabie Saoudite.
Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose dans son pays que cela n’existe pas.
Pouvez-vous me parler des gangs de rue à Montréal, du traffic d’Ecstasy ou des groupuscules d’Extrême droite.
Je les vois pas. Mais il sont là.
Les Saoudiennes le disent elle-mêmes: il y a des réformes qui se passent, mais on avance au milimètre.
L’Arabie Saoudite a eu cette année sa première femme cartographe. WOW!
Les rapports d’Amnesty International sont accablant. On pratique encore la décapitation, l’amputation et la flagellation, sur hommes, femmes et enfants.
Si mes propos ont été perçu comme une atteinte à la crédilité de Madame Gendron, ce n’était pas mon intention.
Mais des arguments qui défendent la société actuelle saoudienne, ou qui osent même la comparer à la nôtre, ne tiennent pas la route, à mon opinion.
L’idée ici n’est pas de comparer ce pays musulman qui pratique un Islam rigoriste avec quiconque. Il faut toujours comparé le comparable. Les clémentines marocaines avec les espagnols et non avec les poires d’Argentine,ou le canabis jamaicain avec celui du Mexique et non avec le hachich du Pakistan. La situation de la femme en Arabie saoudite doit davantage être comparé avec celle du Maroc, de la Tunisie ou encore du Liban. Au sujet des méthodes utilisées pour appliquer la peine de mort, je ne suis pas convaincu par contre, qu’elles sont plus inhumaines qu’aux États-Unis. Ce dernier pays qui demeure le seul avec la Chine (Bush-Jintao même combat) à condamner à mort des déficients mentaux. Ha oui, on a tellement glorifié la peine de mort aux États-Unis, que non seulement on peut y assister comme témoin, mais il existe maintenant des chaînes télé(Pay per view) pour regarder les exécutions. ce qui n’existe pas en Arabie Saoudite, malgré les réformes nécessaires qui doivent s’accélérer davantage. Et je pourrais aussi ajouter le partage des richesses pétrolières avec les classes moins nanties de ce pays. Une politique de l’État saoudien qui existe depuis plus de trente ans( 22% des revenus du pétrole partagé dans l’ensemble de la population) 0% aux États-Unis. Dans chaque pays du monde, on peut ressortir de bonnes politiques et de mauvaises.