Un texte de MARC LAGACÉ, en réaction à mon billet intitulé UNE QUESTION ÉPINEUSE:
"Je connais un Ayatollah de la bonne condition physique qui est le premier s'offusquer des frais reliés aux gens qui mangent mal.
Pourtant, cette même personne s'est fracturé la jambe à 2 reprises en skiant sur les glaciers de l'Ouest canadien…
Puis-je vous dire qu'être évacué par hélicoptère en terrain accidenté, ça coûte la peau des fesses.
Suivant la même logique, on pourrait dire à mon copain de payer la facture… après tout, y'a couru après en allant dans des régions à haut risque!"
Ce ne serait pas plus simple d’avoir un système de santé public qui couvre tout le monde dans le cas d’un accident, un vrai (comme se faire frapper par un camion qui a une crevaison en roulant), ou une condition inévitable (un cancer du sein, la leucémie ou des traitements pour contrôler l’ostéoporose) et laisser les gens se trouver une assurance privée pour les affaires qu’on peut éviter.
Les fumeurs qui se feraient frapper par un camion seraient couverts, mais pas si ils souffrent d’un cancer du poumon. Les skieurs extrèmes paieraient s’il doivent se faire transporter par hélicoptère après avoir skié dans la neige folle sur une pente à 60% en haut des rocheuses, mais pas si le chien du voisin les mord dans un accès de rage.
Ça a ses problèmes aussi, dont le besoin de décider « Qui va donc décider de ce qu’est un accident? » Quand même une piste de solution, non?
Ça n’a pas fin. Pourquoi payé pour un accidenté de la route qui n’a pas sa ceinture, un cycliste sans casque. Pour l’obèse qu’on refusera de soigner, devra t-on payer sa défense lorsqu’il accusera l’État de ne pas avoir fourni un cours sur l’alimentation au secondaire ce qui le mena droit au McDo?
Si on refuse de payer pour les obèses et les fumeurs, alors qu’on ne paie plus pour les alcoliques, toxicomanes, les amateurs de sports extrêmes, ceux qui dépassent les limites de vitesse en char et se pète la gueule, les motocyclistes, les courriers à vélo, les gens qui reviennent avec des maladies tropicales, les MTS et les propriétaires de pit bulls.
Ça commence à sentir Adolf tout ça….
Et pour les maladies vénériennes? Non mais c’est vrai quoi… Ils n’ont pas mis de condoms…
Et pour les accidents de la route? Non mais c’est vrai quoi… Le responsable de l’accident n’a qu’à payer…
Et pour les fractures de hanches des vieux quand ils glissent sur les trottoirs de montréal? Non mais c’est vrai quoi… Ils n’ont pas à sortir quand c’est dangereux à l’extérieur…
Et pour un bébé qui a la méningite? Non mais c’est vrai quoi… Les parents n’avaient qu’à mieux l’habiller!
Nous sommes à l’ère des Marie-Jérome-Forget-et-ass. … Si vous êtes pas content achetez-là la montagne… WOW!…
C’est un exemple frappant de ce que j’ai exprimé dans une autre réaction sur le sujet: il faut quantifier le risque et baser la « prime » sur le risque. Le type qui se pète la face en haute montagne doit débourser les frais d’évacuation, à moins d’avoir une assurance et ce n’est pas donné. Il est difficile de comprendre pourquoi une cie privée refuserait par exemple d’assurer pour invalidité quelqu’un qui pratique le motocross en raison du risque et que la société elle devrait assurer sans questionner.
Le principe est assez simple: la société devrait regarder le risque dans votre tranche d’âge pour quelqu’un qui ne pratique pas d’activités à risque (ou d’habitudes de vie à risque), en tirer un pourcentage et ne couvrir que ce pourcentage: le reste devrait revenir au privé, par une assurance qui est payée de votre poche. L’individu assume ainsi la part de ses choix au pro-rata du risque qu’il représente. Aussi, de cette façon, les gens qui ne font que vivre leur vie sans, e.g., se jeter dans le vide tous les week-ends, verraient la capacité du système maintenue à leur rendre les services requis au moment voulu plutôt que de se retrouver pénalisés par des cas lourds dont la tournure était prévisible. Simple et équitable. Disons franchement plus équitable que simple… On pourrait dire que ce n’est qu’un faux-débat, dicté par des raisons économiques et dépourvu d’éthique, mais la réalité est que le système craque, les payeurs se font rares et les prestataires font la queue. Le jour où ces questions seront abordées en législation n’est plus très loin et où les gens qui aiment le risque devront prendre pleine charge de leurs actes (et quelquefois pleinement conscience, les écervelés étant également répartis dans la société.) L’éthique quant à elle pourrait un jour servir à protéger la masse plutôt que de servir de justificatif et d’encouragement aux cas limites… Triste constat, mais ici bas tout a un prix et une limite, même la solidarité et la volonté d’aider.
C’est qu’ils sont souvent maganés nos athlètes olympiques, surtout après leurs carrières quand les années d’abus de leurs corps les rattrappent. Et bien ils ont choisi de vivre ainsi, alors pourquoi on paierait pour eux hein?
Tout ceci n’est que balivernes. Il faudra un jour ou l’autre que les gens comprennent qu’un État, ce n’est pas une entreprise et ce ne doit pas être géré comme une entreprise. Le but de l’entreprise est de toujours réaliser de plus grands bénéfices pour ses propriétaires/actionnaires. Or, un état, ça sert plutôt à harmoniser et gérer une société. Son but intrinsèque est de rendre la vie plus facile à une majorité de gens et non pas d’ammasser des surplus budgétaires ad nauseam. C’est ça vivre en société.