Un courriel d'OLIVIER:
""Bonjour, je m'appelle François Parenteau et j'ai été injustement congédié par Radio-Canada en raison de mes convictions politiques".
Depuis le mois janvier dernier, le Zapartiste articule sur toutes les tribunes possibles ce message. L'accusation occupe même maintenant une place importante dans le spectacle des Zapartistes.
Pourtant, tout ce que le Zapartiste offre depuis comme explication est qu'il a été congédié quelques semaines avant une élection fédérale, que ceci constitue une bien étrange coincidence, qui est sans aucun doute le résultat d'un complot fédéraliste.
Comme argumentation, on a déjà vu mieux.
Ce que le Zapartiste ne dit jamais par contre, c'est qu'il a occupé son poste pendant SEPT ANNÉES à la radio de Radio-Canada, et ce, malgré le fait qu'il y eut au cours de la même période deux élections fédérales (2000 et 2004) où le mouvement nationaliste fut nettement plus vigoureux qu'en 2006. Il aurait été bien plus logique d'en finir à ce moment.
Par ailleurs, on peut aussi se demander si la présence de M. Parenteau à la radio de Radio-Canada, qui dispose d'un auditoire très restreint, aurait changé quelque chose au résultat. On a des bonnes raisons d'en douter.
Pourquoi le congédier alors? S'il y avait eu des congédiements systématiques dans les organes qui relèvent du gouvernement fédéral au cours du même intervalle, il aurait été possible de croire au complot. Mais là, t'es un cas isolé mon vieux…
Finalement, si le Zapartiste est sérieux dans ses accusations, eh bien, qu'il poursuive. Il a sûrement parmi ses amis un avocat qui serait prêt à agir Pro Bono pour la cause, s'il manque d'argent.
En fait, le Zapartiste et son groupe, en tant qu'humoristes, semblent ici avoir créé la nouvelle. On accusait déjà les journalistes et certaines vedettes de variétés de s'y prêter, voilà maintenant au tour de cette troupe d'humoristes de se rajouter à la liste.
En plus d'être payante au plan monétaire, la tactique doit également leur valoir beaucoup de prestige parmi les nationalistes les plus ardents…"
Ce «billet» est du n’importe quoi. J’ai vu le show des Zapartistes récemment au Lion d’Or : pas un traître mot du congédiement de Parenteau! D’où vient la citation en début de courriel attribuée au manipulateur et fabuliste Parenteau qui a perdu sa job pour faire une farce, pour faire un coup d’argent et accroître son «prestige parmi les nationalistes…»? Plus flyé que ça, tu ris, tu pleures.
Contrairement à ce qui est avancé, Parenteau n’a jamais caché ce que tout le monde sait, à savoir qu’il a bossé pendant huit années (et non pas sept) à la SRC.
J’ai lu plusieurs de ses chroniques sur le site de Radio-can. Elles ont été publiées récemment. Louis Corneillier dans le Devoir du 4-5 mars 2006 a recensé ce recueil. Que dit-il? En plein ceci :
«Y a-t-il eu censure à Radio-Canada dans le cas de François Parenteau, comme le suggère le criard bandeau publicitaire apposé par l’éditeur sur la couverture de ce recueil de chroniques intitulé Délits d’opinion? Cela semble une évidence. La preuve? Le ton et le contenu de ses chroniques n’ont pas vraiment changé de 1997 à 2005. Aussi, quand les responsables de son congédiement évoquent un glissement dans la nature de ses interventions, force est de constater qu’ils disent n’importe quoi.»
Jacques Keable, un des rares commentateurs a avoir défendu publiquement Parenteau, ajoute :
«Radio-Canada a congédié François Parenteau jeudi 15 décembre 2005, après huit ans d’humour à l’émission radiophonique hebdomadaire Samedi et rien d’autre. Motif: «La radio de Radio-Canada favorise la diversité d’opinions et non le monopole de l’opinion», explique la directrice générale des communications, Guylaine Bergeron. (Le Devoir, 20 décembre 2005).
Ce faisant, Radio-Canada tente un tour de magie qui ne trompera que les naïfs : non seulement Radio-Canada ne casse pas le «monopole», mais, en réalité, elle le renforce, puisqu’elle réduit au silence l’une des rares voix marginales entendues sur ses ondes !»
« Par ailleurs, on peut aussi se demander si la présence de M. Parenteau à la radio de Radio-Canada, qui dispose d’un auditoire très restreint, aurait changé quelque chose au résultat. On a des bonnes raisons d’en douter. »
Je suis un peu surpris… Selon les sondages BBM, la première chaine est et de loin, en tête les fins de semaine (un quart a un tiers des parts de marché! Soit le double du reste de la semaine). Les 2 émissions de Le Bigot sont parmi les plus écoutées…