À lire, aujourd'hui dans La Presse, l'éditorial très juste d'André Pratte ("Tempête dans un verre Diouf") sur l'absurde affaire Diouf, le diplomate qui – ô scandale! ô horreur! – a été fouillé à l'aéroport de Toronto, comme s'il était un vulgaire citoyen!!!!
Cette histoire banale est en train de se transformer en crise internationale. On respire par le nez!
L'homme a fait sonner un détecteur de métal. Pourquoi ne devrait-on pas le fouiller? Parce que c'est un diplomate? Hey, on est en guerre contre le terrorisme, oui ou merde? Il y a deux classes de citoyens, maintenant – les diplomates, et les autres? Il me semble qu'on devait se protéger, qu'il fallait adopter des mesures d'urgence pour assurer la sécurité dans les avions…
Comme on a pu le lire cette semaine, "les agents n'ont pas enfreint la loi puisque les seules personnes exemptes de fouilles douanières sont le premier ministre, la gouverneure générale, le juge en chef de la Cour suprême et les chefs d'État étrangers en exercice".
Alors, c'est quoi, le problème?
Le problème dans cette histoire, c’est que la « victime » est noire, de religion musulmane et originaire d’Afrique. S’il avait été blanc ou asiatique, jamais on en aurait entendu parler. On me dira: « Cela n’arriverait pas à un blanc ou un asiatique ». Je réponds: Quand ça arrive à un blanc (ou un asiatique) on n’en parle pas.
« Mais monsieur Diouf est un diplomate ».
Monsieur Diouf est le secrétaire-général de la Francophonie, organisation moribonde, à l’utilité plus que douteuse. Il n’est pas un ambassadeur, il n’est pas l’envoyé officiel d’un pays.
Ce qu’on reproche à Harper, c’est de ne pas accorder d’importance à ce qui n’en a pas.
si j’ai lu les trucs bien documentés, il serait plutôt question du langage cru utilisé par les employé et le fait qu’aucun représentant du gouvernement n’était présent.
Par ailleurs, j’ai déjà fait sonner le détecteur de métal à maintes reprises, j’ai jamais été fouillé.
« Monsieur Diouf est le secrétaire-général de la Francophonie, organisation moribonde, à l’utilité plus que douteuse. Il n’est pas un ambassadeur, il n’est pas l’envoyé officiel d’un pays. »
Attention, M. Diouf est l’ancien président du Sénégal. Et si son organisation est si moribonde, que faisait-elle ici? et que faisait-elle sur l’agenda du premier ministre?
Je crois pas que ce soit dû au fait que M Diouf soit noir ou musulman, ni même francophone: je pense que le premier ministre n’a simplement rien à foutre du Sénégal, et c’est inacceptable.
Un ex dignitaire occidental, peu importe sa couleur ou religion, aurait fait sonner le détecteur de métal, il aurait été traité autrement.
M. Martineau aurait peut-être avantage à consulter les dispositions de la Convention de Vienne sur les relations consulaires (disponible ici http://www.admin.ch/ch/f/rs/0_191_02/index.html). En fouillant M. Diouf, secrétaire-général de l’Organisation internationale de la Francophonie, une organisation internationale qui est non seulement reconnue, mais dont le Canada est l’une des puissances fondatrices, le Canada me semble avoir clairement contrevenu aux articles 41 et 50 de la convention.
Devrais-je également rappeler à M. Martineau que les conventions ratifiées par le Canada font partie de son droit interne.
En ne respectant pas ces conventions, le Canada se place au même niveau que les pays qui refusent d’appliquer les conventions de Vienne, lorsqu’il refusent, par exemple, le droit de visite consulaire aux prisonniers détenus à l’étranger.
Cet article de Wikipedia (http://en.wikipedia.org/wiki/Diplomatic_immunity), nous rappelle que les origines modernes du concept d’immunité diplomatique remontent à 1709, après qu’un comte russe ait été soumis à des abus physiques et verbaux de la part de la couronne britannique. Le même article rappelle aussi que des même des monstrueux personnages tels que Genghis Khan, Hitler et Staline ont respecté ce concept.
Alors, le problème?
C’était quoi ce métal? Un flingue? Une machette? Une arme de poing? Les
douaniers apparemment n’ont rien à reprocher à M. Diouf. Ils ne l’ont
pas mis en garde-à-vue. Alors, c’est quoi le problème?