Tout le monde parle de la maudite pub de sloshe des dépanneurs Couche-Tard, aujourd'hui. Vous savez, celle qui établit un parallèle entre la sloshe et la liposuccion? Paraît que ça serait de mauvais goût. Révoltant, choquant, irrespectueux envers les femmes…
Come on! C'est une pub!!!!
Il n'y a rien de plus difficile au monde que de s'adresser à un ado. On a beau être rempli de bonne volonté, on finit toujours par passer pour un con.
Les publicitaires qui s'adressent aux consommateurs de 13-14-15 ans commettent souvent les mêmes erreurs. Ou ils adoptent un ton condescendant («Hé, toi, le jeune!»), ou ils sont faussement hip («Salut, man, t'es full cool!»).
Dans un cas comme dans l'autre, ils passent complètement à côté de la cible. Et ont l'air aussi has been que Fernard Gignac chantant Riders of the Storm.
C'est la raison pour laquelle j'adore la campagne pour la sloshe. Les créateurs de cette campagne ont compris une chose extrêmement importante: les ados ne veulent pas être nos amis. Ils ne recherchent pas notre admiration, notre compassion ou notre respect. Ils veulent nous faire peur.
Dans les années 50, les adolescents, dans les films américains, étaient dépeints comme des extra-terrestres. C'étaient des monstres, qui menaçaient les bases mêmes de la société occidentale. Ils étaient sales, pouilleux, bruyants. De véritables bibittes. Frankenstein avec des cheveux longs et une veste en cuir.
C'était la belle époque des films d'horreur pour adolescents. I Was a Teenage Vampire, I Was a Teenage Wolf-man. L'adolescence, alors, n'était pas considérée comme un stade normal de la vie, mais comme une maladie honteuse ou une mutation génétique.
Un jour, Tom était un enfant tout ce qu'il y a de plus normal. Et le lendemain, c'était une matière visqueuse bourrée de testostérone qui parcourait les dortoirs de filles pour s'accoupler de force et assurer sa descendance. The Blob, The Thing From Outer Space, The Creature of the Black Lagoon.
Hé bien, les publicités de sloshe renouent avec cette conception périmée de l'adolescence. Terminé, l'ado-copain. Disparus, les lycéens proprets qui vont voir Metallica avec leur mère.
L'ado-cible de la campagne de sloshe est un être repoussant, qui se vautre avec bonheur dans la boue.
«Je ne comprends pas les pubs de sloshe, m'a dit une amie l'autre jour. Elles sont dégueulasses, et m'enlèvent complètement le goût d'acheter le produit.»
Désolé, mais c'est justement le but recherché. La campagne de sloshe ne veut pas séduire les parents, elle veut les écoeurer. Plus une affiche de sloshe vous donne envie de vomir, plus elle atteint son but.
Vous savez pourquoi? Parce que cette campagne se fout complètement de nous. Elle vise d'abord et avant tout les ados. Et les ados en ont ras-le-cul des liens intergénérationnels. Ils ne veulent pas être chummy-chummy avec leurs parents, comme le souhaitent les babyboomers, ils veulent les terrifier.
Vous vous teignez les cheveux en rouge? Votre ado se rasera la boule à zéro. Vous vous faites percer une narine? Il se fera percer le scrotum. Vous brandissez une pancarte anti-mondialisation? Il brisera les fenêtres d'un MacDo. N'importe quoi pour vous faire freaker.
C'est l'essence même de l'adolescence: choquer, transgresser les frontières, bouleverser l'ordre établi. Les meilleures émissions pour adolescents sont des émissions qui ne sont comprises QUE pour les adolescents. C'est comme le cinéma 3D: si vous n'avez pas les lunettes spéciales, vous ne pouvez pas capter l'effet.
Idem pour une bonne émission pour ado. Si vous avez plus de 18 ans, vous ne devez pas comprendre un traître mot de ce qui se dit. Comme si c'était écrit en Klingon.
La prochaine fois que vous faites la grimace en regardant une pub de sloshe, dites-vous que quelqu'un, dans une agence de pub, a bien fait son travail. Et qu'il a parfaitement saisi le langage secret des adolescents.
Ensuite, allez siroter une bière importée. Pendant que votre ado boutonneux croque de la glace à la saveur de liposuccion ou de poussins écrasés.
C’est bien trop vrai. On croyait pouvoir devenir chum avec nos ados. Bah! Quel connerie! Ils le sont très jeune et aussitôt l’adolescence arrive ils jouent a qui est le plus terrible. Leurs satisfaction est de nous défiez. Quand nous disons noir ils disent blanc. C’est bien plus le fun. Le plus fachant ce sont les parents pour qui l’autorité est defiez a toutes instant et leur réaction est, « pauvre petit, nous devons respecter son opinions!! » Sapristi, réveiller vous! Nous devons instaurer nos valeurs. Si vous devez utiliser votre cuillère de bois et bien faites le!!!!
La cuillère de bois…que c’est pathétique, surtout le message que ça envoie, si tu fais pas ce que je veux je te frappe… Est-ce que je peux faire la même chose si ma blonde m’écoute pas… Pour ma part j’ai gouté à cette médecine étant jeune et je peux vous dire que ce fut totalement inutile pour ne pas dire contre productif même.
Pour en revenir à la pub elle ne me dégoûte aucunement même que je trouve ça drôle (j’ai 30 ans) c’est une forme d’humour noir que j’apprécie dans nos societé trop conformiste.
Cependant, les médias tels que eux n’ont-ils une responsabilité social, plutôt que de leurs donnés raison à ces ados qui vénere le dégueulasse, ne devrait-ils pas les guidés justement à la retrouvée la raison. C’est surement ce qu’il cherche le plus.
Sans vouloir vous vexez, peut-être reste-il en vous M.Martineau un gros brin d’adolescence non exprimé.