Un texte que j'ai déjà écrit sur la popularité inquiétante des antidépresseurs.
On ne compte plus le nombre de pilules miracle qui ont été brevetées au cours des dernières années. Il y a le Propécia, un médicament oral qui ralentit la perte des cheveux; le Viagra, qui fait bander; le DHEA et la mélatonine, qui aident à rester jeune; le Xénical, qui lutte contre l'obésité; le Zyban, qui aide à arrêter de fumer, etc.
Pour chaque problème, un comprimé. On est en train de croquer des médicaments comme si c'était des M&M. Tout juste si on n'installe pas des machines distributrices dans les endroits publics.
Mais notre pilule-chouchou, celle qui nous fait craquer, c'est l'antidépresseur.
De 1996 à 2001, le nombre d'ordonnances pour des antidépresseurs a triplé au Québec, passant de 140 000 à 304 000. Cette tendance s'observe partout en Occident. En Belgique, en France, aux États-Unis, en Angleterre, même au Maroc.
Tout à fait normal que les antidépresseurs sont de plus en plus prescrits, nous n’acceptons plus de souffrir! Comme bien d’autres choses dans la société, il faut que tout soit parfait, tout de suite et maintenant.
Pourtant la souffrance, elle est utile. Pas facile de faire face à ses démons intérieurs. C’est dur, terrorisant et parfois même humiliant, mais, au bout du compte, on finit par se bâtir un « moi » plus fort, plus résistant. Parce que la vie, même si elle a nous fait vivre de bons moments, elle n’est pas toujours facile.
J’ai bien hâte que quelqu’un mette plutôt sur le marché une pilule pour stimuler l’imagination afin que les gens inventent des façons d’améliorer la vie.
Suis-je trop rêveuse ?