Un lecteur m'a écrit pour me dire que j'avais tort de critiquer les groupes rap Black Tabous et Omnikrom. Paraît que je serais devenu "un mononcle…"
O.K.
Prends les paroles de leurs tounes, le smat, et remplace le mot "femme" par le mot "Noir" (ou "nèg")….
Penses-tu que ça serait aussi bien reçu? Que les gens diraient qu'il faut prendre ça "au deuxième degré"?
Pourquoi on peut chier sur les femmes, mais pas sur les Noirs?
C'est "mononcle" de dire que la misogynie est inacceptable, aussi innacceptable que le racisme?
Eh bien, soit: JE SUIS MONONCLE.
Et fier de l'être!
Bon tout d’abord je dois l’avouer, j’ai été un grand fan (et quand je dis fan, je dis pas à peu près) de musique rap ou hip hop. J’ai connu l’émergence de Dj Jazzy Jeff and the Fresh Prince autant que les paroles foudroyantes de Public Enemy et de la clique du Wu Tang Clan en passant par le West Coast Dr. Dre et sa bande comme Snoop Dog et autres fellas de Campton. J’ai apprécié cette musique tant pour ses beats à couper le souffle que pour ses paroles incendiaires. Mais l’émergence du gangsta rap est venu tout gâcher. Cette musique qui est très souvent associée aux jeunes avait à l’époque pourtant quelque chose à dire, à dénoncer. Mais aujourd’hui? Plus rien. Elle ne fait que ramasser l’argent qui pleut sur ce type de musique sans trop se soucier des méthodes pour y parvenir. Qu’une fille de douze ans écoute 50 cents chanter que les filles sont toutes des salopes, il n’y a pas de problème, c’est pour le cash. Et c’est ici que je trouve qu’il y a un problème avec les groupes québécois comme Black Tabous et autres de ce genre. Ils disent parodier les groupes gangsta rap alors qu’ils chantent exactement la même chose, mais en français. Outre le costume qui leur donne un air bouffon (quoique les vrais chanteurs de gangsta rap s’y approchent drôlement) les paroles demeurent exactement les mêmes (dénigrer la femme, mettre en avant plan l’argent, le sexe et les armes et refuser toutes autorités sans toutefois la questionner).
Rien de comique, aucun deuxième degré. Et même si les membres affirment qu’il y en a un, ils doivent avoir tout un pusher.
La musique hip hop n’a pas que du mauvais. Elle est exutoire et ennivrante. Mais lorsqu’elle sert à nous vendre une violence ou un produit désigné à nos adolescents qui ont besoin de bien d’autres choses avant que de se faire dire que les femmes sont toutes des salopes et bien là je dis qu’il y a bel et bien un problème à l’horizon.
Texte expédié à mononcle le 2 février 2006
Jouons avec les mots
Petit jeux, sans doute amusant pour le chroniqueur Richard Martineau, avec son texte publié sur le site web de Voir (www.voir.ca) :
Remplacez le mot « religion », dans le texte ci-dessous, par un des mots suivants : « noirs », « homosexuels », « femmes » ou « juifs ».
…
Le 3 février 2006
Le Festival de l’humour anti-religieux débute!
Afin de faire chier tous les bachi-bouzouks de la Terre qui déchirent leur voile et leur turban parce que quelqu’un quelque part a osé rire de leur Dieu, je lance un concours de blagues.
Envoyez-moi toutes les blagues anti-religieuses que vous connaissez. Les religions étant TOUTES ridicules, pathétiques et profondément risibles, AUCUNE religion est « off-limit ». Vous pouvez rire de Jésus, Mahomet, Raël, Bouddha, Krishna ou n’importe quel autre prophète, qu’il soit barbu ou tondu, abstinent ou polygame.
J’attends vos blagues! Et que la farce soit avec vous…
Le 6 février 2006
Festival de l’humour anti-religieux: je persiste et signe!
À tous les extrémistes cathos et musulmans qui me menacent juste parce qu’ils n’aiment pas que je publie des blagues anti-religieuses sur mon site: allez vous faire foutre! Vous me donnez seulement envie de continuer.
Allez, lecteurs, continuez de m’envoyer vos meilleures blagues sur Raël, Jésus, Bouddha, Krishna, Mahomet. Levons-nous, athées et agnostiques, et luttons contre l’obscurantisme, ridiculisons ceux qui croient que la Terre a été crée en sept jours, les cathos de droite qui veulent qu’on étudie le créationnisme à l’école, les musulmans extrémistes qui voudraient voiler toutes les femmes, tous ceux qui voudraient nous réduire au silence, et crions haut et fort notre amour de la RAISON, de la SCIENCE, de l’ÉGALITÉ DES SEXES, de la LIBERTÉ, LIBERTÉ de dire qu’on ne croit pas en Dieu, qu’on trouve TOUTES les religions risibles et hautement ridicules.
…
Dis pardon à mononcle!
… de lire cette réflexion, que je partage.
J’ai 19 ans et je dois me battre constamment avec les filles de mon âge pour qu’elle réalise que le féminisme, ce n’est pas la guerre des sexes ou les brassières en flammes et qu’il y a encore du chemin à faire (ailleurs surtout, mais c’est un bon exemple qui nous touche ici).
Bref, encore une fois, très heureuse.
AH! Merci, mononcle Richard de penser à moi, la femme, qui depuis quelques jours a une grosse boule d’enfoncer dans le fond de ma gorge qui m’étouffe par tous ces propos que j’arrive à peine à croire.
Enfin un baume!
Il est particulièrement amusant de lire la chronique de votre collègue de Québec, David Desjardins, qui trouve que la sexologue Jocelyne Robert va trop loin en critiquant Black Taboo et en demandant la censure de ce groupe « d’humoristes chanteurs » et que vous, au même moment, vous critiquez leurs textes!
Vous avez écrit:
http://www.voir.ca/blogue/billet.aspx?iIDBillet=1660&iIDBlogue=1
« Pourquoi on peut chier sur les femmes, mais pas sur les Noirs?
C’est « mononcle » de dire que la misogynie est inacceptable, aussi inacceptable que le racisme? »
Et votre conjointe, sur son blogue:
http://www.voir.ca/blogue/billet.aspx?iIDBillet=1635&iIDBlogue=1
« il faudrait accepter de se faire traiter de bitches (ou de pouliches) parce que ça fait partie de la culture hip hop? »
Mr Desjardins a écrit:
http://www.voir.ca/actualite/ennemipublic.aspx?iIDArticle=42402
« ce qu’elle dit ici[Jocelyne Robert], c’est que la rectitude politique qui nous empêche de montrer le racisme en le caricaturant n’a pas encore assez bien fait sa job, puisqu’il reste la misogynie et la violence sexuelle à éliminer, histoire de faire comme si ces paroles et comportements n’existaient pas. Comme si nier une réalité allait la faire disparaître.
Il ajoute:
« Des humoristes au goût douteux? Bien sûr. Ils pratiquent l’humour limite, l’un des seuls qui fasse avancer les choses et qui ne soit pas que pur divertissement. »
« Car la culture, je le répète pour une millionième fois, est le reflet de la société. Pas l’inverse. »
On ne pourra pas vous accusez de vous appeler avant d’écrire vos éditoriaux et chroniques en tout cas!
Et c’est parfait comme ça, car c’est l’affrontement de points de vue divergents qui fait émerger de nouvelles solutions, qui ouvre les esprits souvent trop « conformistes » et endormis qui se complaisent dans le « faire-et-penser-comme-tout-le-monde » !
Prends un grand respire, mononc’, et vas lire l’excellent texte de cette semaine de ton collègue David Desjardins sur le sujet.
Ça va peut-être faire descendre la pression (problème fréquent chez les mononcles…)
Depuis quand on ne chie pas sur les Nèg’s,Martineau ?
Yvon Deschamps riait des Nègs de Saint-Henri. Et même les Nègs riaient. Si je ne m’abuse.
Les choses ont changé depuis.
Les unions, qu’esse çà donne?
J’habite dans l’Esse.
J’ai une coupe Longueuil. Allez savoir pourquoi ma fille n’aime pas les coupes Longueuil.
Parce que çà fait cheap. Du moins, selon elle.
Il est absurde de comparer la religion et l’etnicité ou le sexe d’une personne.
Les paroles de ces groupes rap dénigrent des gens.
Un texte qui dénonce les religions dénonce non pas des gens, mais leurs croyances. On ne tue pas le messager, seulement le message.
Il est mal de dénigrer quelqu’un pour ce qu’il est. La journée qu’on aura plus le droit de dire qu’on est pas d’accord avec les opinions d’autrui (comme tu n’es pas d’accord avec celle de Mr Martineau à ce sujet) sera un jour bien sombre.
Pas besoin de dire pardon à mononcle, aucune faute n’a été comise.
Le discours anti-raciste ambiant tient à une phrase:` »Les noirs sont excusés de tous leurs problèmes, à cause du racisme dont ils sont victimes ».
Ce discours est peut-être la principale cause des difficutés rencontrées par les noirs partout en Occident. Car il prétend que les noirs ne peuvent rien faire pour améliorer leurs conditions.
Faut-il pas être in au point d’oublier le gros bon sens.
Les sans cloture dérapent férocement, le rap et le gangsta Rap inclus , mais quand même…
On n’est pas tous des » convicts états-uniens » bordel prenons un peu de distance avec les modes, aussi éveilleuses ou allumeuses soient-elles. Encore faut-il savoir faire la différence.
A trop être collé à la mode on oublie férocement la perspective, au point où le racisme ou l’antiféminisme peuvent paraitre « in »
Désolé, je suis monocle, je dégueule et je l’assume.
Quelle époque crazy hein ?
Non mais, dans c’temps là, ce sont les mononc’ qui initiaient les tit’filles !
Et les matantes qui mouillaient l’bec des bô ti-gars !
Paraît que ça continue, malgré la SPCA et les droits humains.
Les rappers, lorsqu’ils crient leurs insanités, ça nous écorche les oreilles, mais mon père avait la même réaction devant ma musique. Entre Maurice Chevalier et Led Zep il y a un gouffre que mon géniteur n’a heureusement jamais osé franchir ni moi entre Led Zep et Céline Dion !
Faut-il vraiment prendre ces jeunes « supposément » révoltés au sérieux ?
Il s’agit d’un show avant tout, comme pour la lutte, avec ses bons et ses méchants, une façon pour les rappers de faire parler d’eux.
Ce n’est pas nouveau cet exemple est quotidien, tous les moyens sont bons puisque les chances d’une vraie réussite dans le monde du showbusiness sont tellement minimes.
N’est-ce pas pour provoquer, comme tous les ados le font, qui hurlent des insanités, qui jouent au fier à bras, qui retournent sagement chez eux en voiture dans leur petit confort ?
Je me demande si cette violence verbale qu’ils rugissent est pire que le secret bien gardé de la violence sexuelle des mononc’, terreur des tit’filles et des ti’gars ? Et vous ?
J’aime ca moi le beat rap & hip-hop. J’ai pris des cours de danse , j’en écoute mais dès que je comprends les paroles ou que je vois le chanteur se pogner la poche (chanceux de la trouver dans ses pantalons-parachute…) je décroche, je zap, je vomis… dommage!
Alors entièrement d’accord avec mononcle
Matante Momo
Si on regarde un monologue de Deschamps soit le mysogine ou le raciste, on sait qu il dépeint ou caricature un genre de personne. Après on peut autour
d une table jaser et refaire le monde a partir des problematiques qu a soulevé Deschamps, la plupart des gens comprenait le deuxieme degré sauf certaines personnes, les memes personnes qui croient toujours que Gilbert Sicotte est pas mal courailleux. A partir du refrain de God Bless the topless, fort simple, on voit un pimp , un souteneur, sa vision des femmes qu ils exploitent, de ce vil marché qui pourtant encore aujourd hui reste le bon vieux plusse vieux métier du monde, belle expression! utilisé surement par ceux qui utilise ce système dirigé par la pègre et autres mafias. Le gouvernement fait venir des danseuses exotiques des vieux pays, on s en crisse, la danse a 5 $ passe à 10 $, yes sir, on pourra toucher. Plusieurs bars de danseuses sont des bordels déguisés, veut rien savoir. J aurais aimé, qu un journaliste prenne la peine d analyser le discours du moron qui chante cette toune, je veut dire le personnage pas le chanteur. Parce que la, on tire sur le messager et ca me dérange, ils ont utilisé leur liberté d expression pour caricaturer un genre d hommes et je suis sur qu il ne pense pas comme ça. Je trouve marrant qu Jocelyne Robert celle qui contribue a l’hypersexualisation des médias soit du meme avis que black taboo, elle pourrait en etre la chanteuse, pourquoi pas.