BloguesRichard Martineau

Le week-end kétaine!

Attachez votre tuque, le week-end du Grand Prix de Montréal bat son plein!
Et qui dit Grand Prix, dit Eurotrash.
Vous ne connaissez pas l'Eurotrash?
Alors ne perdez pas de temps et lisez ce texte

Ce qui est étonnant avec l'eurotrash, c'est qu'il transforme la bouse en or.

Prenez les films de cul, par exemple. Dans les années 70, les gens qui allaient voir les films de cul américains (Deep Throat, The Devil in Miss Jones) étaient considérés comme des pervers. Mais ceux qui attendaient en ligne pour se taper le dernier Francis Leroi (Emmanuelle l'antivierge, Je suis à prendre ou Les Tentations de Marianne) passaient pour des gens de goût. Pourtant, c'étaient les mêmes fesses et les mêmes queues! Mais le passeport européen conférait à ces pitoyables navets un je-ne-sais-quoi de sophistication…

Eh bien, c'est la même chose avec le Grand Prix. Parce que ça vient d'Europe, parce que l'événement fait le bonheur des Allemands et des Italiens, soudainement, il est de bon ton de parler de chars. La culture de body shop (carrosseries reluisantes et babes en monokini) devient politiquement correcte.

Vous parlez de votre Toyota en calant une Miller et en regardant les filles, avenue du Mont-Royal: vous êtes vulgaire. Vous parlez de votre Ferrari en sirotant une Becks et en reluquant les passantes, rue Crescent: vous êtes cool.

Pourquoi? Parce que la vulgarité est toujours plus acceptable lorsqu'elle a un vernis européen. Lorsqu'elle porte des sandales Gucci et un sac Vuitton.