Après plusieurs tentatives avortées, la navette Discovery a finalement pris son envol, aujourd'hui.
Comme tous les autres programmes d'exploration spatiale, cette mission, qui durera 12 jours, coûtera plusieurs millions de dollars.
Quelles sont les retombées concrètes de ces missions? À quoi servent-elles? Pourquoi financer des voyages dans l'espace quand on manque de ressources pour résoudre des problèmes urgents, ici, sur la Terre?
La participation du Canada à la station spatiale internationale s'élève à 1,4 milliard de dollars. Peut-on se permettre ça?
Les missions spatiales sont-elles du gaspillage d'argent et de talent?
Depuis toujours, mais surtout depuis la révolution industrielle, les avancées technologiques sont la clé du progrès économique et de la société. Oui, cet argent pourrait servir à nourrir du monde, mais ce serait très réductionniste de voir les choses ainsi.
Premièrement, de nombreuses inventions technologiques utiles découlent directement de l’ère spatiale, que ce soit le duct tape, le gps , le perfectionnement des micro-ordinateurs ou simplement la météorologie moderne (prévoir sécheresse et autres dans les endroits ou on a justement rien à manger).
Ensuite, ce budget reste tout de même minime à comparer à tous ces budgets militaires.
Pour continuer, mais ça j’imagine que ça ne vous touche pas, mais le programme spatial a aussi fait grandement progresser la physique fondamentale et c’en est sûrement l’aspect le plus important.
Finalement, le développement technologique en général permet d’augmenter la productivité des gens et de la société, permettant ainsi de générer plus de biens (y compris la nourriture) par personne.
Bref, je trouve très réducteur de faire la relation espace-argent d’une manière aussi directe. Plein de facteurs sont en cause.
L’exploration de l’espace n’est-elle pas à l’origine des satellites? Les satellites contribuent largement à ce que la planète terre soit devenue un village global. Beaucoup de problèmes urgents ici sur terre bénéficient des avancées scientifiques. Du gaspillage d’argent et de talent, pas jusqu’à preuve du contraire! C’est tout à l’honneur du Canada!
Si la curiosité intellectuelle est le principal moteur de l’exploration spatiale cette exploration de l’espace et de l’univers est en fait une necessité en regard de deux constats.
1) Après 30 ans d’exploration spatiale aucune trace de vie dans le système solaire n’a été trouvé. Plusieurs arguments indiquent que la vie doit être présente sur d’autres planètes dans l’univers, toutefois il semble raisonnable de dire que la vie est probablement un phénomène d’une certaine rareté et donc très précieuse en soi.
2) La Terre est soumise à différents phénomènes qui peuvent entrainer sa destruction et donc mettre en péril la vie qu’elle abrite. On peut penser aux différentes extinctions qui sont survenues et que l’on associe à des impacts de météorites. On peut penser au Soleil qui même avec une très grande durée de vie n’est pas infini.
C’est ici qu’une phrase que votre mère vous a probablement répété s’applique ici et qui consiste à dire qu’il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Pour protèger la vie,la biodiversité de la Terre et assurer la pérénité de la société humaine il est nécessaire à mon sens d’explorer, mais également de coloniser et diffuser la vie. Dans votre débat certains intervenants opposaient vie sur Terre et exploration alors que le maintient de la vie sur Terre necessite cette exploration.
J’aimerais ouvrir le débat sur la formation des journalistes. Étant donné que le monde est de plus en plus fondé sur des connaissances scientifiques, qu’ils sont la courrois de transmission vers les citoyens et que les émissions ou ils donnent leur opinion sont de plus en plus abondantes comment se fait-il que ceux-ci ont si peu de connaissances et de réel intéret envers la science et est-ce que cela sert vraiment les intérêts des citoyens? Je me demande aussi depuis quand un baccalauréat en journalisme, en droit ou en politique donne le droit de donner son opinion sur tout les sujets même très techniques sur un ton de vérité?
Et comme par « pur hasard », elle a décollée le 4 juillet. C’est ti-pas-bo ça que les astres et les nuages se soient entendus pour faire de la place dans le ciel justement à la fête nationale américaine?
God certainly bless America!
Vous avez bien raison M.Martineau de soulever la question.
En 1998, alors que je participais à un petit journal local dans la ville où j’habitais, j’avais aborder le sujet et une page m’était consacré pour ce faire. La moitié de la page du haut, j’y avais inserré un de mes dessins.
Il s’agissait d’un grand coeur dans lequel au centre se trouvait la terre, et en dessus duquel j’avais inscrit en gros: » ZONE SÉCURITERRE » pour démontré que c’est l’amour qu’on lui porte qu’y la protègera.
Accompagnant mon dessin était écrit:
» Jusqu’ici le fruit de toutes les recherches ne font foi qu’en une seule et unique terre d’ou l’urgence et la nécessité d’en prendre bien soin.
Pour la deuxième moitié de la page le texte suivant:
UN SYMBOLE D’ESPOIR
Beaucoup de recherches très coûteuses ont été menées dans le but de savoir, s’il y a déjà eu de la vie sur d’autres planètes, ou s’ils nous seraient possible d’aller y vivre. Une chose est sûre, c’est qu’il y a bel et bien de la vie sur terre. À mon sens, il nous serait peut-être plus favorable et sécuritaire qu’on établisse une mission prioritaire qui se concentrerait particulièrement à la sauvegarde de la terre. Après tout nos vies n’en valent-elles pas le coût?
J’ajouterais aujourd’hui que le bien-être de la terre ne va pas sans le bien-être de ses habitants. Alors selon moi tout cet argent devrait être investi sur terre pour le mieux être de tous. Ce n’est pas les besoins qui manquent.
Une entrevue de Serge Brunier, aux Années Lumières, auteur du livre Impasse de l’espace, vraiment intéressante, et qui parle des enjeux politiques de l’exploration spatiale et de la gestion de la science spatiale. À écouter.
http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/anneeslumiere/niveau2_8087.shtml
Je trouve que beaucoup, beaucoup, d’argent se perd dans bien des projets douteux et est investi dans des programmes pour lesquels je ne vois pas d’intérêt ou qui sont, selon moi, non-essentiels. Mais s’il y a un domaine dans lequel je trouve important qu’on injecte des ressources, c’est bien l’exploration spatiale, de même que toutes les sciences, qui nous permet d’accroître nos connaissances concernant l’univers dans lequel on vit et d’apporter un brin de réponse à ces questions éternelles que sont d’ou venons-nous et ou allons-nous. Imaginez le chemin parcouru depuis les temps ou nous pensions que la Terre était plate!
Tout devrait être mis en oeuvre pour résoudre les problèmes de pauvreté et de faim dans le monde, résultat des guerres et de l’inégalité dans le partage des richesses. Des gens s’achètent des diamants valant des millions de dollars qu’ils portent au doigt, tandis que celui qui les receuille risque sa vie et à peine à survivre. L’argent n’est pas la solution à tout, même que bien souvent, il origine plus de problèmes qu’il en résout. Bref, nous ne pouvons attendre que tous les problèmes de l’humanité soit réglé (si cela est possible un jour, ne dit-on pas que ou il y a de l’homme, il y a de l’hommerie?…) avant d’investir en exploration spatiale, art et culture ou autre.
En réponse à votre question, je vais citer Hubert Reeves pour qui la notion de gaspillage de la part de nos gouvernements se trouve davantage dans les dépenses militaires. Je ne peux avancer les véritables chiffres mais il est fort probable que ces dépenses militaires dépassent de 100 fois les dépenses de l’exploration spatiale.
S’inscrire dans ces propos de gaspillages par rapport à la science c’est de revenir au moyen âge, de penser que la terre est plate, que le soleil tourne autour de la terre et que sommes au centre de l’univers.
À titre d’information, cette connaissance nous permet en tant que citoyen d’être un peu plus crédule face aux sornettes des Raeliens de ce monde.
L’argent dépensé sur la navette ne s’envole pas avec elle. Il est dépensé sur Terre. Oui il y a un coût réel (perte d’essence, de matériaux, « d’usage » de scientifiques), mais pas autant qu’il peut en paraître et les retombées scientifiques sont très grandes.
Je vous suggère un bouquin sur le sujet:Impasse de l’espace (sous-titré « À quoi servent les astronautes »), écrit par un journaliste français, Serge Brunier, aux éditions du Seuil.
Ce livre démolit systématiquement tout argument en faveur des vols spatiaux habités. Avec éloquence, l’auteur nous explique pourquoi les missions habitées sont trop coûteuses, trop dangereuses et rapportent peu en terme de retombées scientifiques. En fait, très peu même si l’on compare aux retombées des missions non habitées. Pour Brunier, l’envoi d’humains dans l’espace est une pure perte de temps et d’argent. Et il le demeurera à moins d’une percée technologique majeure nous permettant d’envisager d’atteindre d’autres mondes dans des délais plus courts et à des coûts raisonnables. On parle ici du genre de technologie à laquelle le cinéma de science-fiction nous a habitué, alors il faudra prendre notre mal en patience.
Toujours selon l’auteur, les sondes spatiales (qui sont non habitées, évidemment) s’acquittent très bien de la cueillete d’information sur l’univers qui nous entoure. Et pour pas cher!
Saviez-vous que la NASA, lors de la mission de la navette spatiale visant à réparer le téléscope Hubble, a dépensé plus que ce qui lui en aurait coûté pour remplacer ledit téléscope par un appareil tout neuf? L’occasion était trop belle et l’agence américaine en a profité pour mener un exercice de relations publiques pour justifier l’utilisation des navettes. Mais dans les fait, ces véhicules sont dépassés, dangereux et coûteux.
Les programmes spatiaux habités ne font aucun sens dans le contexte économique mondial actuel et devraient être abandonnés. L’exploration de l’espace par des sondes, par contre, demeure tout à fait justifiée. Plus on en saura sur notre planète, notre système solaire et tout ce qu’il y a autour, et mieux préparés nous seront pour faire face aux problèmes qui nous occupent ici bas. Si nous sommes assez intelligents pour donner le coup de barre qui s’impose.
j’sais pas combien de repas on peut se payer avec un missile Taepodong?
http://www.radiocanada.ca/actualite/v2/decouverte/niveau2_6973.shtml
Leur sortie dans l’espace n’est pas sans conséquence.
Bonjour M. Martineau,
Le questionnement que vous posez s’applique à toutes la recherche fondamentale, c’est-à-dire la recherche pour la découverte, sans aucun lien avec le monde pratique.
Le problème avec la recherche fondamentale, c’est que parfois les découvertes ne serviront jamais à rien, des fois elles serviront à quelque chose, mais on ne peut pas le savoir tant qu’on a pas encore fait la découverte.
Je vais vous conter une histoire de recherche fondamentale. Elle touche la biologie, et non l’exploration spatiale, mais le principe peut s’appliquer dans tous les domaines de recherche fondamentale.
Un prof d’université faisait de la recherche en biologie fondamentale. Dans un de ses travaux, il isole et purifie un enzyme du corps humain. L’enzyme est inconnu et ne peut être associé à aucun processus physiologique connu. Il en fait toutefois la caractérisation complète. Or, plusieurs années plus tard, on s’est rendu compte que cet enzyme était associé de façon indirecte à certains cancers. Cette fois, sa recherche a servi à quelque chose. Mais on ne sait jamais au moment même…