La semaine dernière, je suis allé faire un vox-pop pour Les Francs-Tireurs.
La question était claire: "Selon vous, quel est le problème numéro un au Québec?"
Pas besoin d'un post-doctorat en physique nucléaire pour répondre!
Afin de s'assurer d'avoir des commentaires intéressants, on est allé tourner devant le métro Mont-Royal, au coeur du chic Plateau, royaume des étudiants, artistes et autres vrais (ou faux) intellectuels de café.
Si vous aviez entendu les commentaires…
"Euh… Ben là, tu m'prends au dépourvu… Heu… Ben j'pense que c'est Harper!"
Au Québec, monsieur!
"Ah, euh… C'est Charest. Tout est d'la faute de Charest…"
Ah oui? Quoi? Qu'est-ce qu'il a fait, Charest?
"Ah ben là, là… Ben… T'sais, là… L'affaire, là…"
Déprimant…
À Paris, tu mets un micro devant la face du premier boucher venu, et tu as droit à un cours magistral sur l'Histoire du marché européen, tout ça dans un français impeccable et avec un aplomb d'enfer, comme si le gars était Consultant du Premier Ministre ou Historien en chef de la Bibliothèque Nationale.
Ici, c'est la dèche. Les seuls quidams qui m'ont donné des réponses intéressantes étaient des immigrants ou des touristes.
Le pire, c'est que 2 personnes sur 4 me disaient que le plus gros problème au Québec était la mauvaise qualité du français parlé. Or, ces gens s'exprimaient par borborygmes! "Euh… J'sais pas, là… Le monde y parle tout croche, le monde y sait pas comment parler, t'sais…"
Affligeant. Aucune syntaxe, aucun vocabulaire, aucune idée, que des attaques personnelles et des lieux communs qui ne disent strictement rien (la faute à Bush, la faute à Harper, la faute à Charest, la faute à Boisclair…)
À la fin de notre vox-pop, nous étions (toute l'équipe – le preneur de son, le caméraman, l'assistante, le réalisateur, moi) complètement découragés.
Comme le chantent les Cowboys: Si c'est ça le Québec moderne, moi, j'mets mon drapeau en berne…
Le commun des mortels n’a souvent pas plus que du « tape » et de la broche dans son coffre à outils. Comment tu vas comprendre le monde qui t’entoure et t’habite avec ça? Tu penses pas que ton interprétation du monde dépendra pas de ta capacité a mettre des mots sur ses mécanismes et ses rouages, au monde, au réel.
La vie, ça va comme c’est mené.
pis quand tu te fermes les yeux et que tout ce que tu entends c’est le son d’un coquillage…
ça va pas ben.
Entre toi, moi et la bavette du poêle, le problème était peut-être votre question, votre concept…
C’est qui votre scripteur, Alain Stanké?
Parce qu’attraper les gens sur le fly, entre l’autobus et le métro pour leur demander de résumer le problème du Québéc en trois ou trente mots, ça fait un peu beaucoup « Insolences d’une caméra », non?
Au mieux, çca donne Monty Python dans « Le sens de la vie »… mais pas de la grande sociologie.
En informatique, on appelle ça le syndrome GIGO: Garbage In = Garbage Out. Si tu lances le système avec des données ou un concept médiocre, attends-toi pas à des résultats lumineux.
À tel point qu’on peut se demander si ce n’est pas peut-être ça que vous vouliez prouver, que les gens sont sans allure.
Meilleure chance por votre concept de la semaine prochaine…
Sincèrement.
Un passant.
Ma réponse à votre question : »le problème numéro un au Québec c’est qu’on cherche toujours les problèmes. La preuve… votre question. »
Ciboire,
À Paris, le premier venu se prend pour un Consultant…,un Historien…un autre que lui-même.
Ça aussi faudrait le prendre en considération, un FRANÇA c’est un FRANÇA….
même ici et surtout s’il est parisien.
Vive la France!
Tu aurais du demander aux gens des nouvelles de Wilfred ou de Paris Hilton. On aurait fait la file pour te répondre.
Le québécois moyen ne s’intéresse qu’aux nouvelles essentielles comme le bébé de Pitt-Jolie ou le dernier repêchage du canadiens. N’en demand pas trop…
Ouin, t’sé, genre, c’est comme n’importe quoi ton affaire… T’aurais dù les interroger sur leurs compétences transversalles!
Mon gars est au primaire et en guise de notes sur son bulletin ils lui mettent des petits nuages ou des petits soleils… Bel avenir pour nos futurs payeurs de taxes!
Ce que vous dites du Français de la rue est aussi vrai des enfants français. Des entrevues faites avec de jeunes enfants sont éloquents quant à leur facilité à s’exprimer. Non seulement sont-ils capables d’émettre une opinion mais ils savent traduire les nuances de leurs émotions, de leurs sentiments.
Je fais le même constat que vous depuis quelques années déjà mais si j’ai le malheur de le dire à voix haute, je sens de la réprobation chez mes interlocuteurs. Je passe pour une colonisée en admiration devant la mère-patrie.
Surtout ne cherchons pas de nuances dans ce jugement non plus. N’essayons pas d’en discuter, d’en parler, d’échanger sur le sujet! Non, l’énoncer ce problème, c’est déjà prendre parti contre le Québec. Point.
Ça commence à être pénible à la fin, ce climat de bornés.
Heureusement, il y a les blogues comme le vôtre.
Le problème numéro un au Québec n’existe pas! Il y a trop de problèmes graves pour n’en considérer qu’un seul plus qu’un autre… J’irai tout de même selon mon urine :
Point 1 : L’éducation et l’enseignement. Et pas seulement pour en faire des petits génies mais des personnes responsables et respectueuses de ce qui les entoures : Et ce…à l’école comme à la maison…
Point 2 : Le système de santé.
Point 3 : J’vas y penser encore un peu…
P.S. : Si vous m’auriez pogner sur le coin d’une rue à attendre mon autobus…J’suis pas certaine de ce que je vous aurais donné comme réponse…
Comme je vous l’ai déjà dit, je vous ai vu cette journée là. Moi aussi je ne suis pas certaine que je vous aurait sorti des réponses intéressantes, j’étais plongée dans une lecture sur la mort.
Peut-être que je vous aurait répondu que ça meurent autant au Québec qu’ailleurs dans le monde. Parcontre cette lecture m’a inspiré un écrit:
» La mort est le fruit pourri de la semence du mauvais sort. »
Vous voyez j’aurais peut-être passée pour une insignifiante qui ne connais pas se qui se passe au Québec, mais ce jour-là j’étais ailleurs.
J’abonde dans le sens de Martin Dufresne. D’ailleurs quand vous faites des entrevues avec des gens du milieu de la tivi comme vous le dites, ils ont droit à une préparation , ils savent à quoi s’attendrent, ce qui diminue les risques d’avoir l’air stupide. Faudrait que le commun des mortels ait les mêmes droits.
Personne ne vous a répondu: « Les questions niaiseuses? »
M. Martineau, ca fait 2500 ans que les hommes croient que la société est en décadence et que la fin est proche. On n’est pas plus épais au Québec qu’ailleurs, lâchez moi vos réflexes de colonisé!
Et bien, si j’ai bien compris, il est possible de faire un lien entre toutes ces mauvaises réponses et de dire que finalement, ce qui va mal au Québec, ça serait la mauvaise scolarité, l’éducation déficiente. En effet, on passe moins de temps que les autres habitants de pays industrialisés sur les bancs d’école et bientôt, nous serons surpris de ne plus faire parti du G8 au profit de l’Inde, de la Chine… Notre culture générale est très faible, on parle mal et de ces faits, on ne s’intéresse pas à grand chose. À l’école, il n’y a pas de cours d’introduction à la politique, pas assez de cours qui peuvent nous ouvrir à ce qui se passe autour de nous. Pas assez d’anglais et surtout pas assez de français… Trop de choix de carrière et de morale… Bref, une vraie réforme s’impose. Mais jamais il n’y aura un ministre assez fou pour tout changer, même si toute une génération en tirerait profit, même si tous un peuple en serait plus fort. Certains diront que je suis tout à fait hors-champs, ou plutôt en dehors de la track!, car nous sommes forts dans plusieurs domaines. C’est vrai, je le reconnais mais les domaines en question, sciences et technologies, on un sérieux manque de personnel qualifié et ces manque sont souvent comblés par les immigrants. Alors, moi, si je devais dire ce qui va mal ici, je dirais l’éducation.
Qui fait la meilleure musique au Québec?
euhh! Man!!! pas dur Man!! « Voivod » genre destroy laa!
Y sont full débile man!!
Qui est le plus grand politicien au Québec?
eeeee!! le gars la qui é pour nous autre le Québec Man!
heeeuho! Falardeau lui y dit c’qui pense lui, respect Man!
La plus belle actrice au monde pour vous?
Super débile Man la soeur du boxeur là!! Hilton!! Paris
Hilton genre sexé au pétard!!
Que pensez vous de la convergence?
Chu écoeuré Man!! Pu capable de skattté tranquille y faut
toujours converger les boeufs Mannn!!!débile!!!
Voyez vous un bel avenir pour le Québec?
L’avenir Man!! Tu y va fort la ciboire!!!
Pour moé la.. j’veux faire la famille genre un ti kid qui perpétue mon moé comme genre dans le temps avec mes super
idées!!débile Man Hi! Hi!
J’passe ti à tévi la?? Comme genre bataille de société Man!
Respect Man!!N’importe quand full débile Man!!
Je suis en partie d’accord avec vous (surtout concernant la qualité du Français parlé), mais il ne faudrait pas omettre que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise devant la caméra.
Personnellement, j’aurais probablement balbutié quelque incongruité, intimidée par la caméra.
Bon, je n’ai pas vu l’émission alors je parle peut-être à travers mon chapeau, mais j’aurais tendance à vous dire : « un peu d’indulgence, que diantre ! »
J’ai hâte de voir les produits de la réforme scolaire arriver sur le marché du travail.
Me semble d’entendre l’employé mécontent d’une piètre augmentation de salaire dire à son boss : – Ouin mais t’sé man, mes compétances transversales, quesse t’en fait?
(Maudit que je la déteste cette réforme de fonctionnaires en mal d’idées tordues!)
la question avait de quoi prendre au dépourvu.
Vous avez poser la question à combien de gens.
Je trouve ça risqué de tirer des conclusions avec pareil échantillonnage.
C’est le problème des vox pop.
L’autre jour, à vélo, je cherchais mon chemin…
À Verdun, une rue Cabot…
j’m’arrête dans un quelconque 24h pour demander et je m’explique en disant « tsé, Cabot, comme l’explorateur? »
À ce moment là, j’ai eu l’impression d’avoir soudainement un petit bras dans le front…
On me le demanderait pas 50 fois, au Québec (et partout dans le monde, quant à moi)La Première Prorité ça devrait être l’éducation, pas l’école: l’éducation.
L’éducation, celle qui fait s’allumer des étoiles dans les yeux des gens, celle qui rend curieux, dégourdi…
Pas l’éducation bourrage de crâne et tests inutiles(devenus le signal qu’on peut dorénavant tout oublier),
l’éducation avec carte de punch et minable note de passage, l’éducation « c’est t’y dans l’examen? »
l’éducation « après ça, fini l’école! »
L’éducation ou il se fait de tout sauf de l’éducation.
L’éducation qui force les formes rondes dans les trous carrés et les triangles dans des formes rectangulaires.
L’éducation de fonctionnaires syndicalisés à outrance qui fait plus de mal que de bien.
L’éducation « tiens-toi là pis farme-là ».
L’éducation « yahou! on égalise par le bas!!! »
L’éducation par le ridicule!!!
Tiens, et en plus j’ai même pas fait mon café fort c’matin…
ça n’a rien a voir avec mon café,
c’est seulement mon buzz d’antidépresseur qu’était pas encore embarqué…
Là, tout est beau! La madame est contente 🙂
« L’essentiel à nous apprendre
C’est l’amour des livres qui fait
Qu’tu peux voyager d’ta chambre
Autour de l’humanité,
C’est l’amour de ton prochain,
Même si c’est un beau salaud,
La haine ça n’apporte rien,
Pis elle viendra bien assez tôt
Quand j’s’rai grande j’veux être heureuse, savoir dessiner un peu
Savoir m’servir d’une perceuse, savoir allumer un feu
Jouer peut-être du violoncelle, avoir une belle écriture
Pour écrire des mots rebelles, pour faire tomber tous les murs
Si l’école permet pas ça, alors j’dis halte à tout
Explique moi, papa, c’est quand qu’on va où? »
– Renaud
J’abonde dans le sens de plusieurs autres: le problème c’est l’éducation. « Pas juste l’école: l’éducation »
Il y a plusieurs problèmes au Québec. Le premier, et qui à mon avis en regroupe plusieurs, c’est le fait de ne pas encore être un pays comme les autres…mais bon.
Je trouve que vous tirez vos conclusions bien rapidement en ce qui a trait aux québécois qui seraient si peu articulés voire si peu brillants. Et votre montée sur le «ailleurs c’est mieux», disons simplement que c’est le propre du colonisé.
Allez poser la même question à Paris sur le problème de la France à 17h à la sortie d’une bouche de métro, et on en reparlera.
En effet, en France, les gens pris sur le vif pour exprimer une opinion le font avec une richesse de vocabulaire remarquable transmise de génération en génération.. Ce que l’on conçoit bien s’exprime clairement et les mots pour le dire nous viennent aisément. Les Québécois auraient-il une déficience telle dans leur conception des choses qu’ils ne peuvent l’exprimer clairement. Je pense plutôt qu’il s’agit d’un désintérêt évident pour l’histoire et la politique. Les sempiternelles jérémiades nationalistes et un statu quo politique sans issue, y a rien pour soulever la passion des jeunes générations. Posez-leur des questions sur leurs centres d’intérêt, par exemple, le sport, les derniers gadgets informatiques, la musique rock ou pop rock, le cinéma, etc… peut-être que là les mots pour le dire viendraient aisément!
…et après ça on nous annonce que nos enfants commenceront à apprendre l’anglais dès la première année!
Y a t il quelqu’un qui a pensé que ce serait une meilleure idée de donner plus de temps au français en classe plutôt que de consacrer ce temps à l’apprentissage d’une langue seconde?
Pardonnez-moi madame, monsieur, mais me semble que l’on place la charrette devant le bouf!
Si on voulait que nos jeunes s’expriment aussi bien que les p’tits français, c’est toute la société qu’il faudrait changer (et on finirait peut-être à la fin par se faire chier nous même). Car tout l’apprentissage de la langue ne se fait pas à l’école. Nous-mêmes, parents, transmettons à nos enfants l’art de la parole. Et la majorité des parents ne lisent plus depuis qu’ils ont terminé leur CEGEP. Seraient-ils prêts à lire un peu? La télévision elle aussi joue un rôle important. Les jeunes aiment l’humour…
Comparez simplement les humoristes français et québécois.
Bon, ils sont moins drôles, faut bien le reconnaître, mais ils ont tout de même plus de 200 mots dans leur vocabulaire!
vous savez? j’y pense et ils pourrait même enseigner l’anglais, l’espagnol, l’italien et l’allemand et ce même en pré-maternelle. Si c’est fait sous la forme d’un jeu et sans compétition j’y vois pas le mal et c’est sans compter que ces précieux acquis suivront ces petits cerveaux tout au long de leur vie.
Non, moi ce qui m’embête c’est qu’on se contente trop souvent du médiocre et de l’ordinaire (quand on fait pas tout simplement dans le toc).
Qu’on enseigne à penser nain à de futurs GEANT(es)c’est ça qui me fait badtriper.
De kossé tabarnak? Faut-il toujours que les Français soient meilleurs parce que leur histoire est plus vieille que la nôtre? C’est juste pas vrai que le Français ordinnaire, fusse-t-il boucher, a une plus vaste culture ou parle et écrit un meilleur français que nous.
Quel réflexe(s’cusez le falardisme) de colonnisé!
Calvaire, va-t-il falloir qu’on s’enlève le droit de vendre des antidépresseurs avant que le monde comprenne que partout, en France, aux States, au Japon, le savoir et la culture c’est 2 choses différentes.
L’un nous parle de la forme, l’autre du contenu. S’tu correct ça man? Pourquoi pas le gros!
Il y a d’autres endroits que le métro Mt-Royal pour interviewer les gens. Comme on peut se tromper quelques fois. Le « Plateau ». Et puis après!! Vous le savez maintenant.
Vous auriez dû poser la question suivante:
« Existe-t-il vraiment, réellement, indubitablement une « clique plateau »? »