BloguesRichard Martineau

De kossé?

La semaine dernière, je suis allé faire un vox-pop pour Les Francs-Tireurs.

La question était claire: "Selon vous, quel est le problème numéro un au Québec?"

Pas besoin d'un post-doctorat en physique nucléaire pour répondre!

Afin de s'assurer d'avoir des commentaires intéressants, on est allé tourner devant le métro Mont-Royal, au coeur du chic Plateau, royaume des étudiants, artistes et autres vrais (ou faux) intellectuels de café.

Si vous aviez entendu les commentaires…

"Euh… Ben là, tu m'prends au dépourvu… Heu… Ben j'pense que c'est Harper!"

Au Québec, monsieur!

"Ah, euh… C'est Charest. Tout est d'la faute de Charest…"

Ah oui? Quoi? Qu'est-ce qu'il a fait, Charest?

"Ah ben là, là… Ben… T'sais, là… L'affaire, là…"

Déprimant…

À Paris, tu mets un micro devant la face du premier boucher venu, et tu as droit à un cours magistral sur l'Histoire du marché européen, tout ça dans un français impeccable et avec un aplomb d'enfer, comme si le gars était Consultant du Premier Ministre ou Historien en chef de la Bibliothèque Nationale.

Ici, c'est la dèche. Les seuls quidams qui m'ont donné des réponses intéressantes étaient des immigrants ou des touristes.

Le pire, c'est que 2 personnes sur 4 me disaient que le plus gros problème au Québec était la mauvaise qualité du français parlé. Or, ces gens s'exprimaient par borborygmes! "Euh… J'sais pas, là… Le monde y parle tout croche, le monde y sait pas comment parler, t'sais…"

Affligeant. Aucune syntaxe, aucun vocabulaire, aucune idée, que des attaques personnelles et des lieux communs qui ne disent strictement rien (la faute à Bush, la faute à Harper, la faute à Charest, la faute à Boisclair…)

À la fin de notre vox-pop, nous étions (toute l'équipe – le preneur de son, le caméraman, l'assistante, le réalisateur, moi) complètement découragés.

Comme le chantent les Cowboys: Si c'est ça le Québec moderne, moi, j'mets mon drapeau en berne…