BloguesRichard Martineau

Rien à comprendre

Voici une des meilleures chose que j'ai lues à propos de la tragédie d'hier. Ça vient d'une lectrice, Isabelle Bégin.

Chercher "la" cause. C'est toujours ce qu'on tente de faire de ce genre de circonstances, et c'est normal.

Aujourd'hui, les médias sont à la recherche de cette fameuse cause qui pourra tout expliquer et qu'on pourra corriger pour que ça n'arrive plus. Malheureusement, lorsqu'on demande aux gens ce qu'ils croient être la cause, en général ils n'en viennent qu'à exprimer l'opinion qu'ils ont de la société, des jeunes, de la musique heavy metal, de l'immigration, des armes à feu, de la psychologie, etc. Bref, ça n'a rien à voir avec la réalité, et tout à voir avec le besoin des gens d'exprimer leur propres opinions.

En vérité, personne ne connaissait ce jeune homme, son milieu de vie, ses motivations. On pourra peut être dessiner un portrait, se faire une idée, mais les vraies causes, on ne les connaîtra jamais complètement. Trop de variables entrent en jeu. Dans Bowling for Colombine, Moore se demandait: "Et si c'était le bowling qui était la cause de cette tuerie?" Car en effet, les tueurs de Colombine avaient joué au bowling quelques heures auparavant…

Je ne dis pas qu'il ne faut pas tenter de comprendre. Mais je pense qu'il faut arrêter de s'illusionner et de penser qu'il n'y a qu'une cause et qu'on les corrigera toutes. Les médias pourront scruter le passé de cet homme à la loupe, interroger ses amis, ses parents, les meilleurs psychiatres, tout ce que vous voulez.

Mais au bout du compte on ne saura jamais complètement pourquoi cet homme a fait une chose pareille. On tentera des explications et on implantera des "mesures" pour ci et pour ça. Et on ne pourra rien faire d'autre qu'espérer que ça marche…

TOUT À FAIT d'accord. On voudrait que TOUT ait une explication, chaque phénomène, chaque geste, chaque décision que l'on prend… Or, la vie n'est pas logique. On ne peut pas se prémunir à 100 % contre les maniaques, les désaxés… À moins de foutre des caméras partout, de surveiller toutes les conversations téléphoniques, d'analyser tous les courriels, de foutre en taule tous ceux et celles qui écrivent des imbécilités sur leurs blogues…

Est-ce ce genre de société qu'on veut se donner?

Montréal est une grande ville, et c'est malheureux de le dire, mais il y aura toujours un twit (ou une twit) pour "péter les gaskets".

Et, de grâce, lâchez-moi avec les "goths"! Ce gars n'était absolument pas gothique. Les gothiques sont la plupart du temps apathiques, vaporeux, ils tripent sur la poésie du XIXe siècle, le romantisme, les films de Cocteau, les manteaux de velours, etc.