The Black Dahlia est certainement le film le plus attendu de l'automne. Normal : il met en vedette Scarlett Johansson, il adapte un roman de James Ellroy et il est réalisé par Brian De Palma. On n'a pas vu pareil trio depuis l'équipe formée par Guy Lafleur, Steve Shutt et Pete Mahovlich.
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Ce film s'inspire du fait divers le plus célèbre de l'Histoire des Etats-Unis. À la fin des années 40, la police de Los Angeles a découvert le corps d'une apprentie comédienne dans un fossé. Elle était coupée en deux, elle avait été vidé de toutes ses entrailles et elle avait le visage horriblement mutilé.
Ce meurtre n'a jamais été résolu.
Dans The Black Dahlia, James Ellroy et Brian De Palma imaginent ce qui s'est passé.
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Comme L. A. Confidential, qui était aussi adapté d'un roman de James Ellroy, The Black Dahlia nous dévoile le côté sombre du Hollywood de la belle époque. Les policiers corrompus, les cinéastes déchus qui tournent des films pornos, les bars de lesbiennes, les bourgeois sado-masos.
La reconstitution du Hollywood des années 40 est magnifique; les décors, les costumes, la photographie, tout est splendide. Malheureusement, le film manque de passion, de rythme, de vie. On a l'impression de se promener dans un musée de cire. Même Scarlett Johanson a l'air empaillée, faut le faire!
Et puis l'histoire n'a ni queue ni tête. La résolution de l'intrigue est tellement ridicule qu'on a l'impression qu'elle a été écrite par Mel Brooks.
En 1976, Roman Polanski a tourné Chinatown, probablement le meilleur film noir de tous les temps. Avec The Black Dahlia, Brian De Palma essaie de nous donner son Chinatown. Mais le résultat est loin d'être convaincant.
Bref, comme ça arrive souvent, la montagne hollywoodienne a accouché d'une toute petite souris.
Je suis pas du tou un fan de De Palma.
Dire que ce devait être David Fincher qui réalise le film…
Mais bref, je vais m’essayer quand même.
enfin un film distrayant pour nous aider à échapper à cette « culture de mort » des Musulmans… en attendant la prochaine de « Six feet under »!
Ouais, DePalma ça fait un méchant baille que son ‘prime’ est passé, rien d’étonnant à ce qu’il signe une autre platitude. De la mi-’70s (Phantom of the Paradise) à la mi-’80s (The Untouchables) est la seule tranche de sa carrière qui compte vraiment, avec des chef-d’oeuvres tel que Carrie ou Scarface.
Le reste, bleh.
Note à Martin: Six Feet Under, c’est malheureusement terminé depuis quelques temps déjà ;-P
Je vais l’attraper en vidéo.
Merci de vos impressions.
Bonjour M. Martineau (ou Richard, ou… enfin…),
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Après plusieurs visites sur votre blogue je me décide enfin (et bien timidement) à une première intervention.
Alors, le Dahlia Noir :
Oui, il est vrai que Brian De Palma n’en mène pas large ces temps-ci, et son « prime » est peut-être bien derrière lui, quoique j’ai toutefois trouvé CARLITO’S WAY excellent, et même CASUALTIES OF WAR était plutôt sympa, mais ce n’est seulement que mon opinion.
Cela dit, je n’ai pas détesté THE BLACK DAHLIA. Étant moi-même un admirateur de James Ellroy (j’ai lu tout ses écrits, des nouvelles aux romans) et en plus d’être un fan du De Palma de la belle époque, j’espèrais beaucoup de ce film. Disons le tout de suite, Brian n’a pas accouché de son meilleur cru, c’est vrai. Il y a quelques imperfections ici et là et je suis bien d’accord pour la conclusion, qui verse ouvertement dans l’outrance caricaturale, mais dans l’ensemble, ça se regardait assez bien. La mise en scène est époustouflante (la photo de Vilmos Zsigmond est superbe) et les comédiens jouent dans la note voulue, quoique le script aurait gagné à être moins morcelé.
Le problème, c’est dans le casting. Scarlett, ça va. Aaron Eckhart, excellent. Hilary Swank, c’est bien. Mia Kirshner dans le rôle de Liz Short (le Dahlia), génial. Sauf qu’il y a Josh Hartnett qui traîne encore son putain d’air de collègien ahuri dans un rôle qui aurait fait appel à plus de maturité. Enfin, il reste tout de même que THE BLACK DAHLIA se digère mieux que FEMME FATALE, qui comportait son lot abondant de moments embarrassants, et étant moi-même un cinéphile porté sur un certain cinéma d’antan, il fait du bien de voir une mise en scène soignée et attentive qui ne mise pas nécessairement sur les procédés du « dogme », que je considère comme la plus belle insulte cinématographique qui soit.
Finalement, cela fait du bien de voir les gens parler cinoche ici. Ça change un peu des interminables chicanes entre la gauche et la droite.