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All the King’s Men – critique

 

Il y a des films qui sont faits pour divertir. Et des films qui sont faits pour dire des choses importantes.

All the King's Men fait partie de la seconde catégorie. C'est un film sérieux avec un grand S.

Premièrement, il s'inspire d'un classique de la littérature américaine, qui a remporté le Prix Pullitzer en 1946.
Deuxièmement, il traite d'un sujet important – c'est-à-dire la corruption en politique.
Et troisièmement, il met en vedette des acteurs prestigieux : Sean Penn, Anthony Hopkins, Kate Winslet.

Preuve qu'on a affaire à un film sérieux: les comédiens parlent avec un accent du Sud, ils ont des coupes de cheveux bizarres et ils portent des vêtements bruns. Bref, on ne rit pas.

Sean Penn, qui gesticule comme s'il était atteint de paralysie cérébrale, interprète un idéaliste charismatique qui se présente comme gouverneur de la Louisianne à la fin des années 30.

Au début de sa carrière, cet homme veut aider les pauvres, les chômeurs, les Noirs. Mais plus il grimpe les échelons du succès, plus il devient corrompu. À la fin, il est prêt à tuer pour assouvir sa soif de pouvoir.

Ça fait du bien de voir un film sérieux, en 2006. Ça nous fait oublier Les Boys 4 et Spiderman 3. Mais il y a sérieux et sérieux. All the King's Men veut tellement être pris au sérieux qu'il finit par nous tomber sur les nerfs.

On dirait un gars de 16 ans qui fume de la pipe et qui porte un foulard pour passer pour un intellectuel.

Pour qu'un film fonctionne, il faut qu'il soit vivant. Or, ce film-là ne vit pas, il pose. Les acteurs ne parlent pas, ils font des discours. La photo est hyper léchée, les cadrages sont hyper soignés, bref, chaque détail crie : "OSCAR! OSCAR!"

On n'a pas l'impression de regarder un film. On a l'impression de regarder le cadavre d'un film qui a été très bien embaumé.

En sortant du cinéma, vous n'aurez qu'une envie : aller voir Jackass 2.
Ça ne vole pas haut, je sais. Mais au moins, ça bouge.