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Paix et amour (2)

Un courriel de Pierre Fortin

Un professeur de philosophie menacé de mort pour une tribune sur l'islam

LE MONDE

Robert Redeker, professeur de philosophie et essayiste, est la cible de menaces de mort depuis la parution d'une tribune dans Le Figaro du 19 septembre, dans laquelle il critiquait l'islam et le prophète Mahomet. Il reçoit quotidiennement des messages hostiles sur sa boîte e-mail. La Direction de la surveillance du territoire (DST) a repéré des pages de forums islamistes jihadistes, en anglais, sur lesquelles se trouvent sa photo, son adresse et un plan de rue pour se rendre à son domicile. Il y est qualifié de "porc".

M. Redeker, qui enseigne la philosophie au lycée de Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), a été placé sous protection policière. Il a dû quitter son domicile et n'enseigne plus depuis le 20 septembre. "Aujourd'hui, je vis sur le territoire de la République en clandestin, a-t-il déclaré au Monde. Je suis comme prisonnier, je n'ai plus la liberté d'aller et venir. Je me sens abandonné, dans la mesure où je n'ai reçu du ministère de l'éducation nationale aucune aide logistique."

Le premier ministre, Dominique de Villepin, a jugé "inacceptable" cette "fatwa", vendredi 29 septembre sur RMC-Info. La veille, sur RTL, le ministre de l'éducation nationale, Gilles de Robien, s'était déclaré "solidaire" du professeur de philosophie, ajoutant cependant : "En signant une tribune libre, cet enseignant a impliqué l'éducation nationale. Un fonctionnaire doit se montrer prudent, modéré, avisé en toutes circonstances."

Robert Redeker s'étonne de l'intervention du ministre : "Si ce principe de modération s'était appliqué, il n'y aurait pas eu de vie intellectuelle en France, dans la mesure où beaucoup de penseurs étaient des fonctionnaires. En outre, le rôle du politique n'est pas de dire ce qu'on doit penser, mais de protéger la liberté d'expression." L'enseignant s'interroge aussi sur "l'absence de réactions des syndicats enseignants et des associations laïques, plus promptes à critiquer le catholicisme que l'islam".

Dans sa tribune, intitulée "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ", M. Redeker affirmait notamment : "Chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. (…) Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran." L'édition du quotidien dans laquelle figure cette tribune a été interdite de vente en Tunisie et en Egypte.

En "Une" du Figaro du 29 septembre, Francis Morel, directeur de la publication, et Nicolas Beytout, directeur de la rédaction, condamnent "avec la plus grande fermeté les graves atteintes à la liberté de penser et à la liberté d'expression que cette affaire a provoquées".