Gillo Pontecorvo, le réalisateur de La Bataille d'Alger, probablement le film politique le plus admiré de l'Histoire du cinéma (et celui qui a influencé le plus grand nombre de cinéastes, d'Oliver Stone à Costa-Gavras en passant par Spike Lee et Pierre Falardeau), est mort à l'âge de 86 ans.
Ce film de fiction sur la guerre d'Algérie est tellement réaliste qu'en 2003, comme l'écrit le critique américain Roger Ebert dans son livre THE GREAT MOVIES, des membre du Pentagone l'ont visionné pour mieux apprendre à combattre la guérilla urbaine en Irak!!!
"The Battle of Algiers" is "a training film for urban guerrillas," Jimmy Breslin declared on TV in 1968. Certainly it was shown by the Black Panthers and the IRA to their members, and in September 2003 the New York Times reported that the movie was being shown in the Pentagon to military and civilian experts. Times reporter Michael Kaufman wrote that Pentagon audiences were "urged to consider and discuss the implicit issues at the core of the film — the problematic but alluring efficacy of brutal and repressive means in fighting clandestine terrorists in places like Algeria and Iraq." In short, the possibilities of torture.
Le film a justement posé problème en France parce qu’il était trop proche de la réalité. La délégation française boycotte sa projection à la Mostra de Venise de 1966 où l’ouvre décroche le Lion d’or. La Bataille d’Alger est interdit en France jusqu’en 1971, année où il fut brièvement remis en circuit avant d’être retiré à nouveau. Il faut attendre 2003 pour que le film passe sur la chaîne câblée Public Sénat, suivi d’un débat avec Yacht Saâdi, puis 2004 pour qu’il participe à une exposition à Cannes (Cannes Classics) et qu’il retrouve les salles. Depuis, le film connaît une nouvelle vie. Une version entièrement remise est montrée, avec un certain triomphe, dans les salles nord-américaines et un DVD est produit. Le Pentagone, convaincu du réalisme du film, le fait projeter par l’armée américaine à la veille de l’offensive contre l’Irak. Probablement pour tirer les leçons des erreurs françaises en matière de guérilla urbaine.
Il est juste de signaler que Gillo Pontecorvo avait conçu un projet de film sur la guerre d’Algérie, intitulé Paras, et songeait donc à sa réalisation avant même d’être sollicité par Casbah Films. La Bataille d’Alger constitue avec Quemada, tourné en 1969 et qui traite aussi du colonialisme (dans les Antilles), l’ouvre phare de Gillo Pontecorvo.
Cet homme engagé qui croyait à la possibilité d’un cinéma de lutte, de vérité et de mémoire, venu d’Italie, nous lègue, de l’avis partagé, le meilleur film sur la guerre d’Algérie.
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=65685
Disons que les stratèges américains sont un peu naïfs de croire qu’il peuvent coloniser l’Irak en regardant la bataille d’Alger, un grand film en passant. Pontecorvo restera pour toujours associés a l’Algérie malgré les très nombreux films a son actif.
N’oublions pas que la France était contre la guerre en Irak.. Des produits ont été boycottés, même les French fry pour Freedom fry. On l’a peut être visionné, aussi, pour apprendre le passé de la France coloniale en Algérie. Malgré toutes les baitailles et les exactions la France a perdu la guerre d’Algérie et a été obligée de (quitter) donner l’indépendance de ce pays. De ce fait la France était mal placée comme « donneur » de leçons.