The Last King of Scotland, du réalisateur britannique Kevin MacDonald, nous raconte l'histoire d'un jeune Écossais qui, au début des années 70, devient le médecin personnel d'Idi Amin Dada, le président de l'Ouganda.
Au début, le jeune médecin tripe avec Idi Amin, il le trouve drôle, brillant, coloré. Mais peu à peu, il se rend compte que ce gros bouffon est un dictateur paranoïaque et sanguinaire, qui jette les corps de ses victimes aux crocodiles.
***
Plus qu'un portrait d'Idi Amin Dada, l'un des pires dictateurs de l'Histoire qui tua plus de 300 000 personnes, The Last King of Scotland est une réflexion passionnante sur notre fascination pour les gens riches, célèbres et puissants.
Le jeune héros du film est un idéaliste. Il est parti vivre en Ouganda car il voulait changer le monde. Mais quand il commence à fréquenter Idi Amin, ses valeurs changent. Il boit du champagne, se promène dans des autos de luxe, travaille dans de somptueux palais.
Le peuple ougandais vit dans la terreur, mais lui ne voit rien. Il est complètement aveuglé par la richesse de son ami. Pour lui, Idi Amin n'est pas un tyran, mais un gentil toutou.
***
Vous vous souvenez de La Chute, le film sur Adolf Hitler qui a fait scandale il y a deux, trois ans? Eh bien, The Last King of Scotland ressemble beaucoup à ce film. Comme La Chute, il nous fait partager la vie quotidienne d'un monstre, il nous montre comment les dictateurs utilisent leur charme, leur pouvoir et leur charisme pour exploiter les gens.
Autant Bruno Ganz était génial dans le rôle de Hitler, autant Forest Whitaker est extraordinaire dans celui d'Idi Amin. Au début, on est comme sous le charme du personnage, comme le héros du film. Mais plus l'histoire progresse, plus Forest Whitaker devient inquiétant.
La seule chose qui m'a dérangé dans ce film par ailleurs formidable est que l'histoire du jeune médecin écossais est inventée de toutes pièces. Contrairement à la secrétaire de Hitler qui était au centre du film La Chute, ce personnage n'a jamais existé.
Bref, ce n'est pas vraiment une biographie, comme on nous le laisse croire, mais un film de fiction qui s'inspire d'un personnage réel. Nuance.
Le personnage de Amin Dada m’a toujours fasciné.
De part sa mégalomanie, ses lettres qu’il écrivait aux leaders des pays occidentaux. ( je crois qu’il en avait écrit une à Trudeau pour lui faire des suggestions afin de régler le problème du FLQ)
Il a même engagé le réalisateur Barbet Schroeder afin qu’il fasse un documentaire sur lui.
Fascinant.
Sur DVD, dans la collection Critérion, « Général Idi Amin Dada »
On y parle du sort horrible qui est arrivé au père de celui qui deviendra le chanteur Geoffrey Oryema.
Mais l’homme a tellement l’égo démesuré, qu’à la sortie du film, en France, le film fut perçu comme une satire.
Le général n’a pas du tout apprécié
Je ne sais pas à quel point Wikipédia est fiable, mais voilà ce que le site dit à propos de Traudl Junge (la secrétaire de Hitler) et de la façon dont elle a été présentée dans le film :
« Le principal témoin du film, Traudl Junge, est présentée comme une oie blanche, venue de la province, sans convictions politiques particulières, choisie par Hitler pour être sa secrétaire presque au hasard parmi d’autres candidates. En fait, elle avait été chaudement recommandée par le parti nazi de Bavière. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chute_(film,_2004))
On peut lire aussi dans l’article concernant particulièrement Junge qu’elle était veuve d’un officier SS.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Traudl_Junge).
Si Junge est bel et bien un personnage historique, sa représentation comme une « nounoune » qui ne se rend compte de la férocité du régime qu’à la onzième heure est, appremment, aussi fictif que le personnage du jeune médecin écossais de Amin Dada