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Demi-tour à droite!

Dans le dernier numéro de Courrier International, on peut lire un dossier très intéressant sur la montée de l'extrême-droite en Europe.

Si vous croyez que les États-Unis sont à droite, accrochez votre tuque avec de la broche.

En Europe, ex-foyer du nazisme, du fascisme et du stalinisme (les pestes brune et rouge, comme les appelle Bernard-Henri Lévy), la bête pointe de nouveau son sale museau, que ça soit en Roumanie, en Bulgarie, en Belgique, en Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Suède, en Italie, au Danemark, en France ("grâce" à la fille blondasse de Jean-Marie Le Pen) et dans les Balkans…

Partout, la droite monte, inexorablement. Portée par le peuple et par les élites.

Cela dit, ce n'est pas très surprenant.

Devant la mondialisation, qui avance à la vitese Grand V, et qui dynamite tout sur son passage, le peuple se rebiffe, s'affole, prend panique et s'accroche à ses "bonnes vieilles valeurs" pour ne pas sombrer dans l'océan ambiant.

Quand les cultures nationales se dissolvent, les vieux réflexes reprennent vie. On ressort le drapeau, les hymnes nationaux, le folklore et la pureté de la race… On se braque pour ne pas céder, on recule par crainte de trop avancer et de tomber tête première par-dessus bord…

En Europe, on s'accroche à la NATION. Au Moyen-Orient, on s'accroche à la RELIGION. Deux bouées de sauvetage pour les gens qui ont peur du progrès, de l'effitrement des frontières…

On a peur du flou. Alors on célèbre le "dur", la roche, les monuments, la pierre, les livres sacrés. Le passé avec un grand P, l'Histoire avec un grand H, les prophètes, les héros, les patriarches, tous ces grands personnages "honorables" qui portaient de longues barbes…

On a peur que l'arbre tombe, alors on renforce les racines… On les plonge encore plus profondément dans le sol, on les maintient de force dans la boue, loin de la lumière…

Ça vous surprend? Pas moi.

Ce sont les derniers soubresauts d'un monde qui se meurt.

L'agonie de la nation avant le grand trépas, et la mutation finale.